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Plan de relance : l'accueil positif des patrons d'Ille-et-Vilaine
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Plan de relance : l'accueil positif des patrons d'Ille-et-Vilaine

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Le plan de relance annoncé par le gouvernement le 3 septembre était très attendu par les chefs d'entreprise. Avec la crise du Covid-19, ils espèrent en effet un rétablissement de l’économie française. Réactions choisies de patrons bretilliens.

Pour Sylvie Bondil, gérante de la PME Taglab, qui fabrique les glaces Sanchez et Moustache à Saint-Malo, la baisse des impôts de production dans le cadre du plan de relance du gouvernement « va (lui) permettre de payer mieux (ses) salariés et d’embaucher » — Photo : © Taglab

Impôts de production, investissements stratégiques, transition écologique, soutien à l’emploi… Le plan « France Relance », qui prévoit d'injecter 100 milliards d'euros pour le redémarrage de l’économie française suite à la crise du Covid, fait réagir les chefs d’entreprise en Ille-et-Vilaine. Tous sont largement soulagés par les nouvelles annonces du gouvernement.

« La baisse d'impôts va me permettre de payer mieux mes salariés et d’embaucher »

Sylvie Bondil, gérante de la PME Taglab, qui fabrique les glaces Sanchez et Moustache à Saint-Malo (17 salariés) : « Les entreprises françaises sont particulièrement chargées, alors ces mesures sont les bienvenues. Dès que l’on a un résultat d'exploitation positif, on se fait plomber par les impôts. Avec ces annonces, et notamment la réduction des impôts de production, nous allons pouvoir nous développer. Nous avons besoin de gagner de l’argent, alors ce que je ne vais pas payer en impôts va me permettre de payer mieux mes salariés et d’embaucher. Nous avons entamé une démarche de développement d’un réseau de franchises depuis 2018, qui est un succès. Nous avons beaucoup de demandes. Mais il va nous falloir suivre aussi côté production. Ces aides vont vraiment nous donner de l’air pour aller plus vite ou mieux. Nous aurons une meilleure rentabilité. Avec la crise, même si nous ne sommes pas les plus à plaindre, nous n’allons pas atteindre nos objectifs, qui étaient à 2,2 M€ pour 2020 (clôture des comptes fin septembre). C’était pour nous le cap de la rentabilité… Nous espérons l’atteindre l’année prochaine. Les emprunts reportés, le prêt garanti par l'État et le chômage partiel ont déjà été salvateurs. »

« Nos attentes ont été comprises »

Pierre-Henry Mercier, directeur associé et cofondateur du laboratoire cosmétique ABC Texture, installé à Dinard (30 salariés) : « Je suis ravi d’entendre que les impôts de production vont baisser, j’ai l’impression que l’on a compris nos attentes ! Car habituellement, quel que soit le niveau de production, il nous faut les payer, même si on n’a pas de résultat. C’est un poids. Nous avions fait des investissements en matériel il y a deux ans pour une machine à 350 000 euros et nous en prévoyons d’autres. Mais avant de nous lancer, on y réfléchit à deux fois car les impôts de production représentent un coût en plus. Si nos charges baissent, nous allons pouvoir réfléchir à lancer de nouvelles activités, de nouveaux investissements, car le point mort sera atteint plus rapidement. Et alors nous pourrons embaucher. Chez ABC Texture, nous envisageons notamment d’élargir notre activité de conditionnement de rouges à lèvres de luxe à d’autres produits cosmétiques. »

« Retrouver l'élan économique d'avant-crise »

Christophe Le Bihan, gérant de Mytilimer (125 salariés), groupe producteur de moules, d’huîtres et de coquillages basé à Cancale : « Ce plan de relance moi je le vois comme une réponse à une interrogation que j’avais en tant qu’entrepreneur c’est que ça me parait possible. Et ça, c’est la chose la plus importante. Le gouvernement a été très clair. On a des mesures sur lesquelles on peut vraiment s’inscrire, et moi ça me rend optimiste. Après il ne faut pas oublier de dire dans quel état on était avant la crise. Il y avait des métiers en tension et des problèmes de recrutement mais on était quand même sur un élan économique extrêmement positif. Moi je pense qu’il faut qu’on reprenne sur cet élan, que l’on surfe sur cette nouvelle vague. Avec un projet de nouvelle usine à Cancale qui verra le jour en 2022, nous avons un projet ambitieux à mener. On s’inscrit dans un projet économique et écologique et ce plan de relance va nous permette de nous inscrire pleinement dans la durée. »

« La transition écologique et la transformation digitale ne sont plus une option pour les entreprises »

Karim Essemiani, président fondateur de la plateforme de financement participatif bretonne GwenneG (siège à Rennes) : « Ce plan de relance économique, dont une partie se fait en subventions ou en fonds propres, est extrêmement positif. On va encourager la transformation des us et coutumes des entreprises pour aller vers de nouvelles pratiques. On se rend compte que la transition écologique et la transformation digitale ne sont plus une option pour les entreprises, mais vont devenir un modèle de base. Ce plan va s’adresser en priorité à des acteurs qui considéraient ces sujets-là comme annexes. Pour moi, on est vraiment dans les activités industrielles traditionnelles, comme l’agroalimentaire. Ça va vraiment les impacter de manière positive. Et ce qui est bien, c’est que ce secteur est le premier pourvoyeur d’emplois de « cols-bleus », les personnes peu qualifiées. En ce sens-là, c’est une excellente nouvelle. Ces nouveaux mécanismes de financement, non dilutifs, vont permettre aux entreprises de faire leurs investissements et de favoriser leur croissance. C’est extrêmement important pour la pérennisation des activités dans les territoires. »

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