Ils se sentaient à l'étroit dans leurs habits de cadres d'un grand groupe national de nettoyage industriel. Alors en 2009, Nicolas Rault et Yann Lagadec décident de claquer la porte de leur employeur de l'époque pour fonder leur propre entreprise.
Une véritable marque
« L'idée nous titillait depuis un certain temps, précise Nicolas Rault. Nous avions appris à nous connaître et partagions les mêmes valeurs. C'est d'ailleurs ce fil conducteur qui a guidé, dès ses débuts, le Groupe Vert. Nous souhaitions poursuivre notre parcours dans le nettoyage industriel mais en faisant les choses de manières différentes à la concurrence. L'idée était d'anoblir, avec modestie, notre métier au service des clients mais surtout des salariés. » Reste à mettre la main sur une proie, puisque les deux associés partent de zéro. DA Propreté à Ploufragan est la première société à revêtir les habits de la nouvelle structure. Suivront des petites soeurs à Ploudaniel, Rennes, Lannion et Guingamp, en 20016, via le rachat d'Armor Propreté. « L'idée n'a toutefois jamais été de communiquer autour d'une marque commune. Nous avons toujours souhaité que les entreprises nous rejoignant conservent leur spécificité et leur identité. »
Quatre engagements
À défaut d'en trouver une existante sur le marché, Nicolas Rault et Yann Lagadec mettent sur pied leur propre charte, un label 100 % éco-propreté unique sur le marché. « Cette estampille vaut ce qu'elle vaut. On peut la critiquer, la trouver trop restrictive ou inutile mais elle reflète pleinement notre démarche. » Quatre engagements guident le quotidien des 600 salariés, 300 équivalents temps pleins du Groupe Vert. « Le premier est l'utilisation de produits Ecocert. Nous ne garantissons pas d'être 100 % bio mais l'objectif est d'y tendre dans une logique de respect de nos contraintes économiques mais surtout de celles de nos 1500 clients. »
Des salariés ambassadeurs
L'achat de produits et matériels issus du commerce équitable, la préservation des ressources et la valorisation des collaborateurs sont les trois autres piliers de la charte verte. « Par exemple, nous avons été parmi les premiers à doter nos équipes d'aspirateurs silencieux bi-vitesse. Cela nous a permis de mettre en place le travail en journée chez nos clients quand la règle reste d'intervenir en horaires décalés pour ne pas gêner les salariés. Cet investissement offre désormais à certains de nos salariés un cadre mieux adapté à la vie familiale. C'est un atout vu les difficultés que rencontre notre filière pour séduire de futurs collaborateurs. » Dans cette logique, la problématique de la fidélisation est au coeur du quotidien de Nicolas Rault et Yann Lagadec. « C'est d'autant plus vrai que nous grandissons et, de fait, nous éloignons de nos bases avancées dont nous avons souhaité qu'elles conservent leur autonomie. Nos salariés sont nos ambassadeurs mais surtout la pierre angulaire de notre dispositif. » Conscients qu'il ne faut pas se limiter aux mots, voire à de simples investissements dans des aspirateurs de dernière génération ou des voitures électriques, les deux associés viennent ainsi de travailler avec un cabinet de psychologie au travail pour mesurer si les orientations prises étaient partagées par tous.
Un peu de psychologie
« Nous avons toujours joué la carte de la convivialité au travail. C'était notre idée mais il fallait s'assurer, ou pas, qu'elle était partagée. Le cabinet nous aide dans ce sens. Cette remise en cause est essentielle et permet d'ajuster notre plan de formation et de gestion prévisionnelle des compétences. » Ainsi, un diplôme « Agent Vert », dispensé via une formation en interne, est désormais proposé à tous les salariés du groupe. « Nous souhaitons que chacun s'approprie les bons écogestes à la fois dans une volonté de rentabilité économique mais aussi de prise en compte du bien-être au travail. C'est une formation interne spécifiquement mise en place. »
