En 2010, Interaction réalisait déjà 48 millions d'euros de chiffre d'affaires. Le groupe d'intérim rennais, qui fête ses 25 ans et emploie 220 salariés, a fait un bond en à peine une décennie. En 2014, il engrangeait 117 millions, puis 135 en 2015. Cette année 2016 devrait se solder par une nouvelle croissance à 165 millions. Dirigeant fondateur de cet acteur indépendant, Loïc Gallerand se dit « sans arrêt sur le qui-vive », sans être dans une course effrénée aux chiffres. Il se définit d'ailleurs lui-même en « co-acteur » de son entreprise, terme repris sur sa carte de visite, et non président. De même qu'il se voit en apporteur de solutions d'emploi pour ses clients, et non pas comme une simple agence d'intérim.
Toujours positif
En un quart de siècle, malgré les crises traversées par le pays, Interaction n'a jamais connu un résultat négatif. « L'entreprise est sur le bon chemin pour continuer sur ce même niveau de croissance », confie son capitaine. Son essor est le fruit d'une croissance à la fois organique mais aussi externe. Dernière opération en date cette année : Interaction a fait l'acquisition d'un acteur de l'emploi spécialisé en raffineries de pétrole (10 M€, 5 salariés). Fin 2014, Loïc Gallerand avait créé une activité ex-nihilo : Innovaction, spécialisée en formation sécurité pour ses clients. Ils représentent plus de 3.000 entreprises aux exigences de plus en plus fortes.
Innover dans les services
Comme un salarié qui doit valoriser et accroître ses compétences, Loïc Gallerand applique le même principe à son entreprise, sans cesse à la recherche d'« outils facilitateurs », des solutions complémentaires. « Nous devons toujours progresser en termes de services. » L'un de ses prochains projets fédérateurs est la dématérialisation totale de toutes ses fiches de paie. Ce sera pour 2017...
« Interaction H24 » pour répondre aux besoins en live
Une appli mobile, qui existe déjà, permettra aussi bientôt d'apporter une réponse immédiate aux besoins d'emploi de ses clients. De là, découle d'ailleurs l'automatisation des formalités administratives, avec déclaration d'embauche automatique sans passer par l'agence d'intérim. Cet outil « Interaction H24 » est actuellement en test chez le client. Interaction a développé ce produit avec Cemantika, start-up de huit salariés à La Baule dans laquelle le groupe rennais détient 30 %. « Nous démarrons l'ubérisation de nos métiers. C'est un changement profond », explique Loïc Gallerand qui veut « accélérer la satisfaction client ». Fidèle sponsor du Stade Rennais depuis 1993, il entend jouer le match de l'emploi en live, avec tous les métiers représentés, des plus traditionnels aux postes de middle management. ExperiManager, filiale d'Interaction qui va se déployer sur toute la France, se spécialise dans le recrutement de cadres et managers. Par ailleurs, Inov'Action, autre filiale axée sur la formation, est capable de créer des formations spécifiques pour ses clients sur des métiers en tension. C'était le cas dernièrement à Dieppe, pour former un graveur sur verre.
En 2017 à Poitiers, Saintes, Angoulême, Landerneau...
En parallèle, la proximité sur le terrain reste son leitmotiv. D'où l'ouverture d'agences poursuivie encore sur ses bases bretonnes mais surtout en dehors. Interaction revendique aujourd'hui plus de 60 agences dans le grand Ouest. « Nous avons bien développé la Vendée ; nous venons d'ouvrir à Machecoul. Il faudra ouvrir aussi à Montaigu... », détaille Loïc Gallerand dont le plan prévoit d'accrocher des enseignes en 2017 à Poitiers, Angoulême, Saintes, Pons, mais aussi à Landerneau. Chaque agence représente environ 100 000 euros d'investissement, mais les délais de rentabilité s'allongent. L'époque où ils étaient parfois d'un seul mois est révolue. Désormais, il faut compter plutôt un an. Chaque année, Interaction investit 300 000 à 400 000 euros.
