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EuroRennes : comment la métropole veut changer de dimension
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EuroRennes : comment la métropole veut changer de dimension

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EuroRennes, qui se dessine à grande vitesse autour de la nouvelle gare, constitue l'un des symboles forts de l’expansion et du développement économique de la ville de Rennes. Le groupe Samsic a prévu d’y implanter son siège social. Au cœur du quartier d’affaires, d’autres entreprises commencent à investir les programmes les plus en vue.

Le groupe Giboire investit 80 millions d'euros dans son programme Identity sur la Zac EuroRennes — Photo : Willy Berré

« C’était important de requalifier cet espace, qui va permettre de tisser du lien entre Rennes nord et Rennes sud. Que ce soit dans les logements neufs ou les bureaux, il y a beaucoup plus d’audace architecturale, beaucoup d’innovation également. Cette audace et cette innovation vont créer de l’attractivité. » Du haut de son entreprise installée boulevard Beaumont, à deux pas de la gare, cœur du nouvel essor économique de la ville, Franck Launay, président du directoire du groupe immobilier Launay, assiste en connaisseur à la métamorphose de la Zac EuroRennes, en passe de devenir un « petit La Défense » avec ses immeubles emblématiques dont Urban Quartz et Identity, deux programmes très en vue, situés de part et d’autre de la rue de l’Alma.

Urban Quartz et Identity, deux programmes de standing

Urban Quartz, et ses trois immeubles aux allures de cristaux, est en passe d’être achevé, constituant le premier programme tertiaire livré sur la Zac. Développé en co-promotion par Icade et Poste Immo, il propose une offre innovante de bureaux nouvelle génération, visant l’excellence énergétique et environnementale. Les immeubles communiquent entre eux via plusieurs passerelles et leurs occupants peuvent avoir accès à un jardin abrité au cœur de l’ilot central. Malgré un loyer annuel élevé à 205 euros du m² (quand le prix moyen du m² pour l'immobilier de bureaux en ville est de 159 euros selon le site Bureauxlocaux.com), le programme, qui vise les grands comptes et les institutionnels, a déjà trouvé preneur « pour 10 000 des 13 000 m² disponibles à la location », indique le cabinet Tourny Meyer, qui commercialise les lieux. Plusieurs acteurs locaux se sont laissé séduire, à l’image du groupe de cosmétique Yves Rocher, qui va y installer son service informatique. De même que l’Apec et le cabinet Lext Avocats.

En face, un autre chantier emblématique avance. Identity, le programme du groupe Giboire qui fait construire, en trois édifices, 23 000 m² de bureaux, commerces et cinéma, moyennant un investissement de 80 M€. Le premier immeuble, Identity 1, proposé à un prix locatif comparable à Urban Quartz, doit être livré au premier trimestre 2019. Suivront Identity 2, au deuxième trimestre 2019 et Identity 3 au deuxième trimestre 2020. Sur Identity 1, « nous sommes actuellement en négociations avec 3 ou 4 acteurs locaux », lâche Xavier Hébert, directeur général de l’activité promotion du groupe Giboire. Quid de l’intérêt d’entreprises exogènes ? « Certaines nous ont approché car le quartier de la gare constituera bientôt un hub extraordinaire de voyageurs. Mais nous ne sommes pas encore sur le schéma d’une entreprise qui quitterait la région parisienne pour Rennes. C’est un fantasme ! »

Un groupe « milliardaire » bientôt au cœur du quartier d’affaires

Fin septembre, une annonce de taille est pourtant venue conforter le « gage qualité » que constitue le futur quartier d’affaires (entre 120 et 170 entités économiques attendues) dans sa capacité à attirer de grosses entreprises : celle du groupe Samsic (90 000 salariés, 2,1 milliards d'euros de CA en 2017), leader européen des services aux entreprises, venu annoncer la prochaine installation de son siège à EuroRennes. Le groupe dirigé par Christian Roulleau, actuellement installé à Cesson-Sévigné, coordonnera un vaste programme immobilier de 30 000 m², qui prévoit notamment une tour de 100 mètres de haut, pour un investissement de 120 M€. Les collaborateurs du groupe occuperont les bureaux construits de part et d’autre du pont de l’Alma.

Christian Roulleau, désormais ex-PDG de Samsic — Photo : Baptiste Coupin

« Après l'abandon du projet d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes je me suis dit "il n’y a pas de mystères, tout passera par Paris". Une implantation près de la gare est idéale pour pouvoir poursuivre nos activités », explique le dirigeant.

« Une stratégie de développement économique »

Avec EuroRennes, dont 15 secteurs sur les 58 hectares de la zone sont actuellement en cours d’aménagement, et qui constitue un des projets structurants phares du moment (avec le chantier de la gare et ladeuxième ligne de métro), la capitale bretonne poursuit donc sa mue. Qui doit lui permettre de changer de dimension et devenir un vrai pôle d’attrait aux yeux de l’Hexagone. « EuroRennes est pour nous une opération qui a accompagné l’arrivée de la grande vitesse. C’est une stratégie de développement économique que de créer un quartier d’affaires immédiatement connecté à la gare pour permettre aux entreprises de se développer. C’est la démonstration qui est faite avec l’implantation du siège de Samsic. Mais l’ambition c’est aussi d’attirer des entreprises de l’extérieur », prévient Nathalie Appéré, la maire de Rennes.

La dynamique de l’emploi privé sur le territoire rennais pourrait achever de convaincre de grands acteurs encore indécis. Sur l’année 2017, 7 000 emplois privés ont été créées à Rennes. Le taux de chômage est de 7 % dans l’agglomération. C’est deux points en dessous de la moyenne nationale.

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