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En s'alliant à Quilvest Capital Partners, Bretagne Télécom entre dans la cour des grands
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En s'alliant à Quilvest Capital Partners, Bretagne Télécom entre dans la cour des grands

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En s’adossant au fonds d’investissement Quilvest Capital Partners, Bretagne Télecom espère doper sa croissance externe. Le spécialiste de l’externalisation et de la sauvegarde des données basé à Châteaubourg a prouvé qu’il avait les reins solides pour se développer hors les frontières bretonnes.

— Photo : © BT BLUE

Bretagne Télécom entend se donner les moyens de ses ambitions. L'opérateur de service cloud ancré à Châteaubourg, près de Rennes, s’est engagé dans une démarche de croissance externe, en s’adossant à Quilvest Capital Partners, en juillet dernier. « Nous voulions nous positionner comme un acteur de référence dans l’externalisation des systèmes d’information des entreprises, explique le PDG Nicolas Boittin. Mais c’était difficile de lutter face à des géants du cloud. Avec 5,5 milliards d'euros d’actifs, Quivest possède une capacité industrielle pour nous accompagner dans notre volonté de croissance. On va désormais pouvoir se battre à armes égales. » C’est la cinquième levée de fonds de Bretagne Télécom, depuis sa fondation en 2005. Un véritable coup d’accélérateur : « notre volonté commune est d’intensifier le développement de la société, en renforçant son offre de façon organique et par croissance externe », précise Thomas Vatier, associé chez Quilvest Capital Partners. Les partenaires financiers historiques de la société, Crédit Mutuel Equity et Bpifrance, réinvestissent également aux côtés de Quilvest. Un engagement qui coule de source.« Nous sommes actionnaires depuis déjà cinq ans de cette entreprise leader dans son domaine. Au fil des années, une véritable relation de confiance s’est instaurée entre l’équipe managériale de l’entreprise et Bpifrance, nous conduisant tout naturellement à prolonger ce partenariat », commente Alain Fakhoury, directeur d’investissements de Bpifrance. Nicolas Boittin, le PDG, reste discret sur le montant exact de cette levée de fonds, qui s’élèverait cependant à plusieurs dizaines de millions d’euros. Grâce à cette augmentation de capital, Bretagne Télécom est en mesure de développer ses ambitions : enrichir son marché du cloud, développer la communication unifiée et ses moyens de cybersécurité, et surtout se développer hors des frontières bretonnes, vers Toulouse notamment, mais également Lyon ou Bordeaux.

La carte de la proximité

Un tournant qui semble logique pour cette entreprise de 82 salariés, qui a le vent en poupe. « Nous sommes une société rentable depuis 2010, en croissance d’environ 30 % par an », souligne le PDG. Le chiffre d'affaires 2020 devrait avoisiner les 25 millions d'euros, quand le précédent chiffre d'affaires était de 21 millions d'euros en 2019 et de 18 millions d'euros en 2018. L’une des clés du succès ? Bretagne Télécom a toujours joué la carte de la proximité. Un pari gagnant, en face des GAFAM (Google-Apple-Facebook-Amazon-Microsoft) : « face à eux, on ne peut pas revendiquer une couverture internationale, même si on utilise une technologie identique. Mais nous, nous proposons des solutions sur mesure, avec des moyens humains. En cas de gros accident, notre client sait qu’il peut avoir un ingénieur au téléphone à 22 heures le vendredi soir ! C’est une implication complètement différente », explique le PDG. La société accompagne plus de 3 000 PME, ETI et grands comptes.

« Auparavant, les données pouvaient difficilement être volées. Aujourd’hui, il vaut mieux faire appel à des professionnels qui respectent des normes de sécurité élevées. L’entreprise qui n’exporte pas ses données commet une erreur stratégique », note Nicolas Boittin. Très ancrée dans son territoire, Bretagne Télécom possède d’ailleurs son propre data center certifié. « Externaliser ses données n’est pas toujours simple pour une entreprise. Savoir qu’elles se trouvent à proximité, dans un environnement certifié, ça les rassure », explique le dirigeant. L’entreprise loue par ailleurs d’autres espaces dans 8 autres data centers dans le monde et envisage d’acquérir prochainement un second data center qui lui serait propre.

De nouvelles demandes

La crise du Covid-19 a d’ailleurs encore boosté son activité. « Durant le confinement, on n’a pas chômé ! sourit Nicolas Boittin. Aujourd’hui, on a beaucoup de commandes pour sécuriser les données dans des data centers. Une grosse réflexion est en cours chez des directeurs informatiques sur la question de l’externalisation. » L’entreprise est d’ailleurs en train de renforcer ses équipes internes, avec un plan de recrutement en cours de 35 personnes. Quant à la recherche de nouveaux sites d’implantation : « nous avons quelques dossiers sous le coude, mais rien de concluant pour le moment. Nous ne souhaitons pas agir dans la précipitation. »

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