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Comment l'industriel Fondax fait muter son modèle économique
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Comment l'industriel Fondax fait muter son modèle économique

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C'est une véritable transformation de son modèle économique qu'a entamée Fondax, avant même l'épisode du coronavirus. À Bain-de-Bretagne, la fonderie dirigée par Jean-Baptiste Touzé met en œuvre l'EFC, l'Économie de la Fonctionnalité et de la Coopération. Focus sur sa mise en place concrète.

— Photo : © Virginie Monvoisin

« L’économie de la fonctionnalité et de la coopération a pour but de faire évoluer une entreprise en transformant son modèle économique. L’objectif est de gagner en efficience pour améliorer ses critères environnementaux, sociaux, monétaires et d’usage », tente de définir Jean-Baptiste Touzé, gérant de Fondax (12 collaborateurs, 1,70 M€ de CA). Peu après qu’il a repris en 2012 cette fonderie de Bain-de-Bretagne spécialisée dans les petites pièces en métal, il a décidé de travailler avec ses salariés d’une manière différente. Un modèle qui, aujourd’hui, prend tout son sens alors que les entreprises sont chahutées dans leur gestion au quotidien. « L’EFC met la coopération au centre du système, poursuit le dirigeant. Toutes les parties prenantes dans une entreprise sont amenées à coopérer : ses salariés bien sûr, mais aussi ses sous-traitants, fournisseurs, le tissu économique local, etc. Je suis persuadé que l’on a plus d’idées ensemble que tout seul ! ».

Un projet de nouvelle usine

Photo : © Virginie Monvoisin

Depuis quelques mois, Jean-Baptiste Touzé a décidé de pousser sa démarche à fond, en rejoignant un dispositif collectif d’accompagnement à l’EFC. Avec une vingtaine d’autres entreprises bretonnes, Fondax mène son expérimentation grandeur nature, soutenue par la coopérative ImmaTerra, l’Ademe et la Région Bretagne. Un exemple, très concret : Fondax a besoin de s’agrandir, donc de déménager de ses 1 000 m² pour en construire 2 500 plus loin (2 M€ d’investissement). Pour réfléchir au projet, les futurs postes de travail ont été conçus par les opérateurs eux-mêmes, afin de les structurer de manière pertinente. Les flux ont été revus pour plus d’efficience et moins de risque. Jean-Baptiste Touzé a également sondé les élus, les voisins, les clients (industries de la robinetterie industrielle, de la chimie, du ferroviaire, de l’agroalimentaire, de la viticulture…). Avec toujours un objectif en tête : « construire un futur un peu différent, trouver des solutions gagnant-gagnant pour se démarquer des concurrents. Il nous faut co-construire des solutions pérennes qui nous permettent, nous acteurs industriels, de ne plus être dans la course au volume tout en restant économiquement viables ».

Une autre gestion, bien en amont

Pendant la crise du coronavirus, Fondax s’est également appuyé sur l’EFC pour trouver des solutions. « Nous ne savions pas si nous pouvions ouvrir, raconte Sonia Leparoux, assistante. Nous avons alors tous échangé sur WhatsApp pour savoir qui était pour ou contre et pourquoi. Cela nous a permis de prendre une décision très rapide et de balayer les peurs. » De la même manière, les collaborateurs se sont concertés pour valider, en plein confinement, la mise en place d’un projet qui était dans les cartons. « ImmaTerra nous avait conseillé de travailler avec nos clients pour préparer des stocks en amont. En répertoriant avec eux les différentes pièces dont ils ont besoin toute l’année, nous pouvons en lisser la fabrication pour faire baisser ensuite le délai de production », détaille Sonia Leparoux. Pendant cette période creuse, où peu de commandes sont arrivées, les collaborateurs de la fonderie ont donc fait des stocks. Cette organisation a aussi permis de renforcer le lien commercial, permettant à l’entreprise d’aborder plus sereinement l’avenir.

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