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Comment Asteryos muscle sa plateforme de prêt participatif
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Comment Asteryos muscle sa plateforme de prêt participatif

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En s’ouvrant aux personnes morales, la plateforme de financement participatif Myoptions.co, éditée par le groupe rennais Asteryos, monte en régime. Elle espère passer d'un millier de contributeurs aujourd’hui à 20 000 à horizon deux ans.

Camille Traverse, fondatrice de la société PreppySport, ici aux côtés de Stéphane Bunouf, président d'Asteryos, a récolté 42 260 euros via la plateforme Myoptions.co — Photo : Groupe Asteryos

Lancée fin 2016, Myoptions.co (ex-Options.bzh), la plateforme de financement participatif du groupe rennais Asteryos (25 salariés, CA : NC) monte en puissance. Le site spécialisé crowdlending.fr la classe aujourd’hui en 12e position des plateformes nationales (sur 124), en termes de montants collectés. « Myoptions était jusqu’alors réservée aux particuliers. Après avoir obtenu l'agrément de l’Autorité des marchés financiers, elle est désormais ouverte aux personnes morales, explique Stéphane Bunouf, fondateur de la plateforme et dirigeant du groupe Asteryos, axé sur le financement global des entreprises innovantes. Grâce à cela, on a pu libérer les plafonds. »

Avec ce renfort financier des entreprises, Myoptions promet des campagnes « plus ambitieuses » dans les mois à venir. En 2018, près de 800 000 euros ont été collectés par la plateforme, dont les deux tiers sur le dernier trimestre. Contre un millier de contributeurs aujourd’hui, l’objectif de Myoptions est d’atteindre « 20 000 financeurs à horizon deux ans » et de monter à neuf campagnes en ligne en permanence, contre six aujourd’hui.

Miser sur l'économie locale

Photo : Baptiste Coupin

Les entreprises en excès de trésorerie, et qui cherchent à investir utile, voient dans le prêt participatif (ou crowdlending) un engagement au service du développement économique du territoire. C’est le cas de l’expert en prévoyance santé MBA Mutuelle (ex-Radiance, 200 salariés, 52 M€ de CA), qui compte 24 agences dans le Grand Ouest et dont le siège social est basé à Rennes. « Plutôt que d’acheter des actions Total, on préfère placer notre épargne sur de l’économie locale, commente Stéphane Lebret, son directeur général. Ça devient une vraie stratégie d’optimisation de nos placements, qui répond à notre volonté de toucher du doigt les entrepreneurs locaux et de créer de la valeur. »

« Premier gage de confiance »

Les entrepreneurs locaux qui passent par Myoptions.co s’appellent Preppy Sport, SLS France, Breizwash ou Immersive Therapy. Des PME, bretonnes pour l’essentiel, de secteur d’activité variés, qui viennent chercher dans le financement participatif un « premier gage de confiance », et qui visent d’autres levées de fonds dans les mois à venir. Mi-décembre, dans les locaux d’Asteryos, la société costarmoricaine SLS France s’est ainsi vu remettre un chèque de 200 000 euros, traduction de la réussite de sa campagne. Cette somme va lui permettre d’accélérer la croissance de son entreprise qui conçoit et fabrique du matériel dentaire grâce à l’impression 3D. Camille Traverse, fondatrice de PeppySport à Dinard, a elle mis au point un vide-dressing en ligne pour le monde équestre. Elle a collecté 42 000 euros grâce à sa campagne. Grâce à cela, elle va pouvoir embaucher et davantage faire connaitre son site de vente.

Sur Myoptions.co, les jeunes dirigeants empruntent à un taux plancher moyen entre 5 et 12 %. Sans caution, ni garantie, contrairement à un prêt bancaire classique. La plateforme, qui sélectionne les porteurs de projets sur la pertinence de leurs modèles, se rémunère à hauteur de 4 % sur les campagnes.

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