Experte de solutions d’expédition à température contrôlée, la PME francilienne Sofrigam (CA de 20 M€, 90 collaborateurs) conçoit et fabrique des emballages isothermes et réfrigérants pour maintenir la stabilité thermique de produits périssables et ce, pendant l’intégralité des trajets. Créée en 1979, l’entreprise a commencé sa production en Hauts-de-France, à côté d’Arras, pour l’industrie pharmaceutique souhaitant préserver l’intégrité de vaccins acheminés à l’international. Aujourd’hui encore, 80 % du chiffre d’affaires de Sofrigam est réalisé à l’export, sur ce marché.
Depuis presque dix ans, la PME développe aussi son activité pour le secteur de la sûreté alimentaire et de la livraison du dernier kilomètre. "Tout s’est accéléré dernièrement avec des changements sociétaux et la croissance des marchés de la livraison urbaine et de la livraison à domicile", explique Laurence Labranque, directrice générale de Sofrigam, et fille du fondateur de l’entreprise familiale. "Notre deuxième activité destinée à l’agroalimentaire est en plein essor. Cette année, nous confortons notre offre et savons qu’elle répond aux besoins de nos clients". La PME vise une croissance générale de 12 % pour 2023 et pense équilibrer ses deux activités principales d’ici cinq ans. Elle met le cap désormais vers un changement structurel pour devenir une ETI à échéance 2027.
Diversifier ses marchés
La PME mise aussi sur la création de Zones à Faibles Emissions (ZFE) dans plusieurs grandes agglomérations françaises pour promouvoir ses caissons frigorifiques autonomes, qui garantissent le respect de la chaîne du froid, sans batterie ni compresseur. Reposant sur une technologie innovante, faisant réagir de l’ammoniac et du sel, ils sont silencieux et non-polluants. Acquise avec le rachat de Coldway, à Pia (Pyrénées-Orientales) en 2018, cette technologie peut s’adapter à tous types de véhicules, de la camionnette au triporteur électrique ou au vélo cargo. Pour compléter sa proposition de valeur, Sofrigam a racheté, en 2023, Mirofret France, TPE basée à Saint-Gilles (Gard), qui conçoit des carrosseries industrielles et frigorifiques. Cette acquisition lui permet d’intégrer l’ensemble de sa chaîne de fabrication, pour adresser par exemple des acteurs de livraisons de repas ou de médicaments en centres-villes.
"Les questions de sobriété énergétique sont centrales aujourd’hui", pointe Laurence Labranque. "La RSE est présente maintenant dans tous les appels d’offres. Le fait d’avoir musclé notre modèle économique et d’être en capacité de proposer du sur-mesure rend le groupe réactif. Nous pouvons nous adapter et répondre aux cahiers des charges nouveaux et exigeants de nos clients en matière de développement durable".
Renforcer la production
Ces développements dans le Sud devraient avoir des répercussions, à terme, sur le site de production historique de Monchy-le-Preux. Cette usine de 18 000 m², pour le moment surtout tournée vers la production de froid passif, associant blocs réfrigérants et caissons isothermes, devrait bientôt prendre le même tournant que l’ensemble du groupe. Dès que la demande sera confortée, une ligne d’assemblage de caissons en froid actif, avec la technologie ammoniac-sel, devrait y être implantée. En parallèle, les rendements en froid passif seront aussi augmentés, avec un doublement des équipes, voire la création d’une nouvelle ligne de production.
