« L’année 2020 n’est pas catastrophique pour notre activité de capital investisseur »
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Jean-Marc Navez président d'Autonomie & Solidarité « L’année 2020 n’est pas catastrophique pour notre activité de capital investisseur »

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Le capital investisseur Autonomie et Solidarité, basé à Lille, a fêté ses 30 ans en 2020, en plein crise sanitaire. Son président, Jean-Marc Navez, expose les conséquences de cette pandémie sur l’activité de l’année 2020 et les perspectives.

— Photo : Autonomie et Solidarité

La crise sanitaire a-t-elle ralenti votre activité de capital investisseur ?

Jean-Marc Navez : Paradoxalement, l’année 2020 n’est pas catastrophique. Malgré la crise sanitaire, il y avait, à fin octobre, 238 prises de contact avec des porteurs de projet et nous avons donné 17 accords de principe. L’activité de cette année devrait donc égaler celle de 2019. À titre de comparaison, il y a eu 260 contacts sur l’ensemble de l’année 2019. Cela nous a conduits à accompagner 11 projets à hauteur de 789 000 euros, dont 629 000 euros en fonds propres et 160 000 euros en prêts participatifs. Ces engagements ont porté nos investissements à un montant total de 6,8 millions d’euros au 31 décembre 2019. De manière générale, les années 2018 et 2019 n’ont pas été fantastiques, non pas en termes de prises de contact, mais de prises de participations. C’est la faute à pas de chance : soit les projets n’étaient pas en phase avec nos valeurs, soit ils n’étaient pas viables. Certains porteurs de projets acceptent de se remettre en cause durant la phase d’instruction, mais pas tous.

Comment avez-vous adapté votre manière de travailler durant cette épidémie ?

Jean-Marc Navez : Les quatre salariés permanents d’Autonomie et Solidarité sont passés en télétravail et nous avons utilisé le logiciel Zoom pour faire toutes nos réunions, y compris pour les procédures d’instruction et les comités d’engagement. Ce n’est pas toujours évident cette non-présence physique du porteur de projet : le voir nous permet tout de même de nous assurer de ses valeurs ou de sa capacité à porter le projet qu’il présente… Cette crise sanitaire n’a d’ailleurs pas modifié de manière sensible la typologie des projets qui nous ont été présentés en 2020. Il y a, comme en 2019, une évolution générale vers la RSE (Responsabilité sociale des entreprises) et une vague de projets liés à Internet et aux objets connectés. Nous avons également fait le tour de toutes les sociétés dans notre portefeuille, afin de proposer à celles qui sont en difficulté un report de leurs échéances. Ce geste va laisser des traces dans notre compte de résultat, mais cela fait partie de notre rôle.

Quelles sont les perspectives pour 2021 ?

Jean-Marc Navez : En 2020, nous avons maintenu notre activité malgré la crise et cela va se poursuivre en 2021. Nous sommes, par exemple, en contact avec la Région Hauts-de-France, pour voir quelle aide nous pourrions déployer ensemble en 2021, pour aider les entreprises en difficulté. Si la situation s’améliore, nous envisageons de multiplier les petits événements, afin de réunir ceux qui nous soutiennent : les bénévoles, les actionnaires, etc. Nous aimerions également réunir les trois lauréats de notre Grand Prix 2020 (Diagrams Technologies, Sloli et Power of moss NDLR) avec les membres du jury. En temps ordinaire, nous remettons ces prix à l’issue de notre assemblée générale, qui se tient fin juin. Face à la première vague, nous avons décalé cette assemblée générale au 26 novembre… La deuxième vague nous a finalement obligés à la tenir à huis clos. Nous n’avons donc pas pu remettre les prix le jour J, mais j’ai adressé un courrier aux lauréats pour leur réaffirmer notre soutien, notamment financier, car ils attendaient ces prix pour investir dans leur business.

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