Le processus de décision court depuis le 19 janvier 2015, avec un premier appel à candidatures émis par le groupe agroalimentaire Avril-Sofiprotéol (7.200 salariés, 6,5 Md€ de CA) en vue de bâtir son futur campus national à Rennes. Unique en France, il regroupera ses trois sites de la métropole rennaise (son siège reste à Paris). Un bâtiment tertiaire de 13.000 m² sur un terrain de 28.200 m². Au début du projet, 21 constructeurs avaient été consultés, 18 ont répondu à l'appel d'offres pour six demi-finalistes et finalement trois finalistes retenus en juillet 2015 : les Bretons de la place Legendre d'un côté et Jeulin-Launay de l'autre, et le Parisien Bouygues Construction (via sa filiale Cirmad).
Regroupement de trois sites actuels et création d'emplois
A l'issue d'une compétition difficile, c'est un constructeur local, le groupe familial rennais Legendre (1400 salariés, 450 M€ de CA) qui vient de remporter ce concours d'envergure. Il s'agit en effet de bâtir une "vitrine" pour le groupe Avril regroupant ses quelque 500 emplois actuels du bassin rennais, aujourd'hui répartis dans trois sites distincts : Bruz, Rennes et Vern-sur-Seiche, qui seront délaissés. Le futur campus - à l'entrée du campus universitaire actuel de Ker Lann - sera d'emblée conçu pour une capacité de 700 postes de travail. Des créations d'emplois ne sont donc pas à exclure.
Originalité et dimension collaborative ont fait la différence
Legendre a été choisi "pour l'originalité du concept et la dimension collaborative la plus intéressante", nous a confié la direction du groupe Avril. "Notre projet a beaucoup plu", confirme Jean-Paul Legendre qui parle de "coup de poker" : "Nous nous sommes lâchés sur un projet innovant, c'était quitte ou double !" Ses plans prévoient un bâtiment rond, paysager et bioclimatique, "assez simple d'utilisation" et en cohérence avec les valeurs agricoles du groupe leader des huiles et protéines végétales (sous ses marques Lesieur, Puget, Matines, Sanders...). En son centre, s'étendra une grande serre. Le site accueillera en effet de nombreux chercheurs, mais aussi une direction des services informatiques. Ce ne sera pas son siège social, qui restera à Paris. Et il ne s'agit plus d'héberger seulement son pôle "animal" (vs végétal) mais bien l'ensemble de ses sept domaines d'activités : transformation végétale, huiles & condiments, oléochimie, nutrition animale, biosécurité et spécialités nutritionnelles, transformation animale (alimentation humaine) et financier, via sa société de financement et de développement Sofiprotéol.
Au niveau du calendrier, le terrain est acquis et le dépôt de permis de construire vient d'être déposé. Les travaux devraient débuter fin 2016, voire début 2017, pour une livraison commandée en 2018.
