« Si le Land de Rhénanie-Palatinat possède avec l’Alsace du Nord une frontière moins longue que le Bade-Wurtemberg et l’Alsace, la coopération transfrontalière y est ancienne et a toujours bien fonctionné. Nous bénéficions de bonnes relations avec un travail en commun dans le cadre de la région métropolitaine trinationale du Rhin supérieur » estime Malu Dreyer, Ministre-présidente allemande du Land de Rhénanie-Palatinat,invitée par Philippe Richert pour aborder le thème des relations transfrontalières franco-allemandes dans le cadre de la réforme territoriale et de la fusion des régions en France.
La future grande région sera bordée par trois Länder allemands, le Bade-Wurtemberg, frontalier de l’Alsace, la Rhénanie-Palatinat, frontalière de l’Alsace du Nord et la Sarre, frontalière de la Lorraine. Les élus prennent ainsi le pouls du travail accompli et listent les points à améliorer en vue d’une coopération franco-allemande élargie avec une région Grand Est aux nouveaux contours.
L'emploi transfrontalier et l'apprentissage dans deux pays
Les problématiques du multilinguisme, de l’emploi et de l’apprentissage transfrontaliers ont été abordées, les deux élus estiment que davantage de jeunes pourraient bénéficier du programme commun d’apprentissage transfrontalier permettant d’étudier dans son pays et de valider la partie pratique en entreprise chez le voisin. Le nouveau dispositif, « faciliter l’accès au marché du travail transfrontalier » financé par des fonds européens du programme Interreg V, lancé d’ici la fin de l’année, va dans ce sens.
« La grande différence entre l’Alsace et la Rhénanie-Palatinat est le taux de chômage. Alors que celui-ci n’a cessé de grimper en Alsace,(9,2 % au 1er trimestre 2015, ndlr) il se situe à un taux faible chez nos voisins transfrontaliers, à 5% en Rhénanie-Palatinat » précise Philippe Richert. Malu Dreyer a quant à elle confirmé qu’un service de placement transfrontalier pour les demandeurs d’emploi existe entre les deux territoires, comme c’est le cas entre l’Alsace et le Bade-Wurtemberg.
Faciliter la mobilité
Enfin, l’échange entre les élus a également porté sur la coopération dans les domaines de la recherche et de l’innovation. La politique commune « offensive sciences » engagée dès 2011 avec le Bade-Wurtemberg, l’Alsace et la Rhénanie-Palatinat sera ainsi poursuivie. La coopération en matière de transport vise également à faciliter l’interconnexion des réseaux ferroviaires transfrontaliers. « Actuellement, huit trains régionaux en Alsace sont capables de poursuivre des trajets transfrontaliers, nous devons travailler à leur développement » annonce Philippe Richert.
