Combien vaut mon entreprise (5/5) : Que penser de la méthode des cash-flows prévisionnels ?
# Gestion

Combien vaut mon entreprise (5/5) : Que penser de la méthode des cash-flows prévisionnels ?

S'abonner

Pour valoriser une start-up, on utilise généralement la méthode dites des cash-flows prévisionnels.

Photo : Fotolia

Dans cette approche dites des cash-flows prévisionnels, on considère que la valeur de la société est égale à la somme des flux de trésorerie (cash-flow) prévisionnels susceptibles d’être dégagés au cours des cinq à dix prochaines années. Une méthode particulièrement favorable aux entreprises affichant des pertes mais supposées dotées d’un très fort potentiel de développement. C’est cette méthode qui a notamment permis aux start-up de drainer d’énormes montants de capital-risque.

Des investisseurs plus prudents

Mais cette époque semble révolue et les investisseurs se font aujourd’hui beaucoup plus prudents. Et pour cause ! « Cette méthode de valorisation est rarement utilisée dans le cas de transactions de TPE/PME pour lesquelles souvent la visibilité n’est que de quelques mois uniquement. En outre, cette méthode repose sur le fait que l’acheteur va devoir intégrer dans son prix la créaton de valeur issue du prévisionnel d’activité. Or c’est ce même acheteur qui va faire le futur de la société et non le vendeur qui lui présente un business plan souvent alléchant », argumente Yves Simon Benhamou d’In Extenso Finance & Transmission. Tout va d’ailleurs dépendre de ce business plan. Si l’on fait un business plan à la Facebook, la start-up va être valorisée à 10 millions d’euros. En hypothèse basse, elle ne vaudra plus qu’un million.

La parade des investisseurs

Pour régler le problème de la valorisation d’une start-up, les investisseurs ont trouvé la parade. « On voit des capitaux-risqueurs qui mettent 10 millions d’euros dans une boîte et qui pourtant laissent la majorité au fondateur. Cela ne veut pas dire que le fondateur a forcément fait un coup car en échange des 10 millions, les investisseurs exigent un minimum de retour sur investissement à la sortie, deux à trois fois leur mise. Exemple : si une start-up est vendue 6 millions et que l’investisseur en a mis deux, 100 % de la somme de vente va revenir à l’investisseur et zéro au fondateur. Je dis ça de manière un peu provocatrice mais c’est un peu le principe. En échange de leur prise de risque, les investisseurs négocient les conditions de leur sortie dans le pacte d’associés. Ils ont aussi la possibilité d’obtenir des Bons de souscription d’actions relutifs dit BSA ratchet qui les protègent en cas de valorisation inférieure lors d’une levée de fonds ultérieure », conclut un expert-comptable, sous couvert de l’anonymat.

# Gestion