« Je crois que c’est le plus gros chantier privé actuellement à Quimper », indique Jean-Yves Le Goff, le patron de l’entreprise de transport et de stockage qui porte son nom. L’entreprise familiale Transports Le Goff (65 salariés, 12 M€ de CA) a été créée en 1928 à Pouldreuzic (Finistère), là où demeure le siège social. Mais c’est bien à Ergué-Gabéric, près de Quimper, que l’entreprise s’est développée à partir de 1988. Désormais à l’étroit sur son site de 6 000 m² de stockage et 800 m² d’atelier, l’entreprise a investi 7 millions d’euros pour une nouvelle plateforme logistique à 1 km seulement de son site actuel. Elle va ainsi passer à une capacité de 15 000 m² de stockage, dont une partie en frigorifique pour développer ce marché.
Développer le stockage
La principale activité des Transports Le Goff est aujourd’hui la collecte et le transport de verre à recycler dans le Finistère, mais aussi Le Morbihan et une partie de la Loire-Atlantique. « C’est 30 % de notre chiffre d’affaires », note le dirigeant. La société vient d’ailleurs d’investir dans un camion biodiesel. « Je voulais une énergie plus propre mais garder la maîtrise des réparations et pouvoir m’approvisionner en carburant facilement. Ça n’aurait pas été le cas avec de l’hydrogène par exemple », explique Jean-Yves Le Goff.
La deuxième activité est le transport de matières premières pour les chantiers et les centrales à béton avec 25 %. « Nous sommes spécialistes du vrac solide, tout ce qui se transporte dans une benne. De façon générale, on transporte beaucoup de matière à recycler, résume le dirigeant. Nous étions depuis un moment vraiment à l’étroit sur notre site actuel. » L’entreprise a aussi une compétence en convoi exceptionnel et fait du service et du stockage pour des industriels.
C’est ce dernier secteur que les Transports Le Goff vont pouvoir développer grâce à leur nouvelle plateforme logistique. Sur les 7 millions d’euros que représente l’investissement, 4 millions sont consacrés à la partie frigorifique avec des chambres froides surgelées. « Nous travaillons déjà avec des conserveurs locaux. L’idée est de développer ce service pour eux et d’autres industriels de l’agroalimentaire », détaille Jean-Yves Le Goff.
Passation au fils
Ce projet est aussi une façon pour le dirigeant de passer la main progressivement à son fils, Alexandre, la quatrième génération. À 28 ans, celui-ci travaillait déjà dans le monde du transport. « Quand une entreprise n’avance pas, elle recule, insiste Jean-Yves Le Goff. Cet investissement permet de donner des perspectives à notre société. »
À cause de la crise du coronavirus, le chantier a pris un peu de retard : environ cinq semaines sur le calendrier prévu. « On prévoit de rentrer fin septembre », espère Jean-Yves Le Goff. La crise en elle-même a touché l’entreprise surtout au début avec une perte de 50 % de l’activité fin mars. « C’est remonté progressivement en avril et on a retrouvé notre niveau normal d’activité fin mai », se souvient le PDG, qui préfère désormais, regarder vers l’avenir.
