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Les circuits courts dynamisent la menuiserie L’Acacia
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Les circuits courts dynamisent la menuiserie L’Acacia

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La Scop (société coopérative et participative) L’Acacia soigne ses réseaux locaux, anciens clients, autres Scop du territoire, etc. La menuiserie de Landéda (Finistère) a ainsi choisi d’adhérer à une coopérative d’achats, la Copab pour pouvoir favoriser les fournisseurs locaux et éthiques.

Stéphane Cotonea et Anne-Gaëlle Dauphin, cogérants de L’Acacia — Photo : Isabelle Jaffré

Née en 2013, la Scop L’Acacia (8 salariés, 900 K€ de CA en 2022) à Landéda (Finistère) est née de la reprise de l’activité de la menuiserie en SARL du même nom. Démarrée à trois au début de l’aventure, la société s’est renforcée au fil du temps pour atteindre 8 salariés aujourd’hui, tous sociétaires. La menuiserie réalise une vingtaine de chantiers par an dont 5 à 6 maisons.

Cogérée par Stéphane Cotonea et Anne-Gaëlle Dauphin, la menuiserie s’est spécialisée dans l’écohabitat. "Nous faisons de la rénovation, des extensions, isolations et des maisons neuves, mais nous ne sommes pas constructeurs", explique le cogérant. Le bouche-à-oreille est une composante importante de la réussite de L’Acacia. "Avec le réseau des Scop, nous organisons des portes ouvertes des chantiers ou même des maisons finies. Nos clients et anciens clients sont toujours heureux d’échanger avec des gens intéressés. Et ils ne cachent ni les bons, ni les mauvais côtés. Cela nous permet aussi d’évoluer", poursuit-il.

Matières premières locales

Dès sa création, les sociétaires de la Scop ont cherché comment trouver des fournisseurs locaux de qualité tout en maîtrisant les coûts. "Nous avons donc tout de suite adhéré à la Copab, la coopérative des professionnels artisans du Bois", raconte Anne-Gaëlle Dauphin. La Copab (90 salariés, 35 M€ de CA) compte 250 adhérents dans le Finistère et 100 dans les Côtes-d’Armor. "Ainsi, nous avons plus de poids sur les marchés pour obtenir des prix négociés. Et tout est transparent", note la dirigeante. "Par exemple, le prix de base est affiché et unique pour tous", détaille Stéphane Cotonea.

La participation à la Copab permet aussi à L’Acacia d’identifier des matières premières locales et éthiques. La recherche de fournisseur demande du temps, ce dont une petite structure ne dispose pas forcément. "Nous n’avons pas de fournisseurs locaux pour tous les bois car ils n’existent pas en Bretagne mais nous faisons attention à avoir du bois de forêts certifiées. Pour le reste, nous essayons au maximum de choisir des locaux comme Technichanvre à Riec-sur-Bélon pour le chanvre ou encore Cellaouate à Morlaix pour la ouate de cellulose. Celle-ci est de plus réalisée à partir de journaux recyclés. La valorisation des déchets est un autre engagement de notre part", soulignent les deux cogérants.

Valoriser les déchets

Membre de G4dec, le service d’économie circulaire partagé de quatre collectivités du Finistère nord, la menuiserie participe à la brocante des matériaux organisée chaque année. Depuis peu, elle se chauffe avec ses propres briquettes. "Nous avons investi 100 000 euros dans un système d’aspiration des poussières de bois dans l’atelier qui nous permet de récupérer les copeaux qui sont pressés en briquette ensuite", décrit Anne-Gaëlle Dauphin.

L’équipe de L’Acacia travaille avec le réseau de l’économie sociale et solidaire mais n’en oublie pas pour autant ses salariés. "Nous décidons de qui est fait avec le résultat : une partie sert à investir, une autre est reversée aux salariés, y compris les apprentis et les CDD, même s’ils ne sont plus dans l’entreprise à la fin de l’année. Il est important pour nous d’avoir un fonctionnement démocratique dans l’entreprise et de partager la richesse que nous créons", concluent Stéphane Cotonea et Anne-Gaëlle Dauphin.

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