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L’Adria accélère sur le e-learning
Quimper # Agroalimentaire # Innovation

L’Adria accélère sur le e-learning

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L’institut quimpérois Adria (5,3 M€ de CA en 2017, 65 salariés), spécialisé dans la recherche agroalimentaire et également centre de formation, entame sa transition numérique. Des formations sont désormais proposées via une plateforme en ligne.

L'Adria a lancé sa plateforme d'e-learning. — Photo : © Adria

L'Adria prend le virage du numérique. « C’est une stratégie que nous avons mûrement réfléchie », assure Jean-Robert Geoffroy, le directeur général. L’institut quimpérois, spécialisé dans la recherche agroalimentaire, mène des projets de recherche collaboratifs avec des entreprises pour ses activités de qualité/sécurité (40 % du CA) et d’innovation produits (20 % du CA).

« Nous avons démarré sur des projets numériques il y a une dizaine d’années et des choses émergent depuis deux ans environ : un four de cuissons à pâtisserie avec contrôles des données, un logiciel qui prédit le développement des micro-organismes dans les aliments, etc. »

Produire du contenu

Aujourd’hui, c’est pour sa troisième activité, la formation inter- et intra-entreprises (40 % du CA, 6 000 stagiaires par an) que l’Adria accélère sa transformation numérique. Un premier recrutement a eu lieu il y a deux ans dans le domaine, un deuxième il y a quelques mois, avec l’arrivée de Catherine Girard, ingénieure en conception pédagogique multimédia.

« Il était important de se structurer avant de se lancer, d’intégrer des compétences nouvelles, avec moins de profils de chimistes et davantage d’informaticiens, de modélisateurs, etc. Car cette stratégie n’est pas sans risques », indique Jean-Robert Geoffroy.

L'institut Adria compte embaucher une quinzaine de chercheurs d'ici à 2021, sur son site de Quimper — Photo : Stéphanie Harnay – ADRIA

10 % des effectifs de l’Adria (65 salariés en tout) sont désormais tournés vers ce type de projets numériques pour 5 % du catalogue, soit une dizaine de modules, comme l’hygiène. « La plus grosse difficulté, c’est de produire du contenu et de repenser les supports de formation », note Florian Jaouen, chef de projet digital learning de l’Adria.

Mixer les types de formation

L’autre défi est de convaincre certaines entreprises de l’agroalimentaire, qui forment des centaines, voire des milliers de salariés par an. « Elles ne sont pas forcément équipées de salles informatiques. Même si l’e-learning a beaucoup d’avantages : le stagiaire maîtrise les temps de sa formation, avec des modules de 10-15 minutes, sous forme de vidéos, de quiz, de lectures, etc. Il peut avancer seul, à son rythme, en revenant sur certaines choses si besoin. Le temps avec le formateur s’en trouve optimisé », reprend Florian Jaouen.

Photo : © Isabelle Jaffré - Le Journal des entreprises

Pour une transition en douceur, l’Adria a en effet fait le choix de mixer les types de formation, ce qu'on appelle le "blended-learning". « Nous n’abandonnons pas le face-à-face, mais nous suivons les évolutions dans les entreprises », assure le directeur général.

À côté des Mooc (cours collectifs) et des Spoc (cours particuliers en ligne), l’Adria propose donc toujours des cours dispensés par ses neuf formateurs en interne. « C’est ce qui nous parait le plus adapté dans l’agroalimentaire, où le savoir-faire demande une présence de formateurs auprès des stagiaires », ajoute-t-il. Le centre emploie aussi des formateurs externes.

L’objectif est d’atteindre 20 % des formations en e-learning d’ici 2020. L’Adria, qui a réalisé 5,3 M€ de chiffre d’affaires en 2017 et vise 5,5 M€ en 2018, compte même ouvrir une classe virtuelle, permettant de réunir plusieurs stagiaires sur Internet en temps réel, d’ici fin 2018 ou début 2019.

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