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Avec sa machine à nems, Bretinov veut conquérir l'Asie
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Avec sa machine à nems, Bretinov veut conquérir l'Asie

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Depuis Trégunc, Bretinov a mis au point une machine qui permet de fabriquer des nems traditionnels de façon industrielle. Après un bon démarrage en France, la PME finistérienne s’apprête à s’attaquer aux marchés asiatiques.

Pierre Auffret (au premier plan), ici au côté de son fils Laurent, a mis au point une machine capable de fabriquer des nems de façon industrielle — Photo : Jean-Marc Le Droff

Des beignets espagnols aux nems asiatiques. En 2009, le Breton Pierre Auffret imagine une machine capable de fabriquer 4 000 beignets de crevettes à l’heure pour des clients espagnols. Mauvais timing. La crise de la dette malmène l’économie espagnole et stoppe net l’élan de l’entrepreneur deux ans plus tard. « J’avais un an de commandes mais je n’ai finalement vendu qu’une seule machine », se souvient-il. Une expérience malheureuse qui ne l’empêche pas de rebondir. « J’avais senti qu’il y avait une demande pour déplier les galettes de riz traditionnelles de façon industrielle », retrace-t-il. Pour étoffer son catalogue, Pierre Auffret ressort alors sa planche à dessin. Après deux ans de travail, il parvient enfin à résoudre les nombreux défis que pose le dépliage d’une matière première si fragile et jamais identique. Mais aussi son pliage si caractéristique afin d’obtenir, une fois garnie, des nems vietnamiens roulés selon la méthode traditionnelle.

Jusqu’à 2 000 nems par heure

La machine de Bretinov permet de fabriquer jusqu’à 2000 nems à l’heure — Photo : Jean-Marc Le Droff

En 2013, une fois sa machine au point et brevetée, il crée une nouvelle entreprise, Bretinov, afin de la fabriquer et de la commercialiser. Une machine de 8 mètres de long capable de produire 2 000 nems par heure, mais aussi déclinable en format plus réduit. De quoi attirer l’attention d’industriels du secteur. D’une à deux machines par an, la demande bondit à partir de 2018, boostée par le bouche-à-oreille dans la diaspora des traiteurs asiatiques de la région parisienne. « Depuis, nous en avons vendu et installé une trentaine. Rien que pour 2021, nous en avons huit de commandées », sourit Pierre Auffret, dont l’entreprise, basée dans le Finistère à Tregunc, emploie 12 salariés et a réalisé un chiffre d’affaires de 1,3 million d’euros en 2020. Et si sa clientèle reste composée à 80 % d’acteurs parisiens de la restauration asiatique, il vend désormais ses machines aussi ailleurs en France, comme récemment à Lyon ou Biarritz. De quoi lui donner des envies d’ailleurs…

Nouveau bâtiment et recrutements en vue

« Nous allons attaquer le marché européen cette année avec des clients en Belgique et en Allemagne. Nous reprendrons ensuite nos négociations avec des clients coréens et vietnamiens qui sont venus nous voir il y a trois ans. Notre machine est en effet bien au point et nous sommes désormais mûrs pour nous lancer à l’export », explique celui qui peut compter sur l’aide de son fils, Laurent, pour développer la partie commerciale et internationale.

« À ce jour, nous avons six mois de visibilité sur notre carnet de commandes. Nous fabriquons une machine par mois, et je pense qu’on en fabriquera deux par mois au second semestre. Nous comptons également rencontrer des acteurs locaux pour transposer notre innovation à des crêpes ou à d’autres spécialités, et relancer la production de notre machine à beignets de crevettes ». Comme en 2020, le dirigeant breton vise une progression de 30 % de son chiffre d’affaires cette année.

Pour monter en cadence, après avoir investi près de 170 000 € dans des machines et embauché une nouvelle personne depuis 2019, Pierre Auffret cherche désormais un nouveau bâtiment et compte investir cette année près de 100 000 €. Une somme qui lui permettra notamment de recruter un responsable de production et un metteur au point.

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