Vitalac : Le caméléon de la nutrition animale se renforce à Carnoët (22)

Vitalac : Le caméléon de la nutrition animale se renforce à Carnoët (22)

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En investissant plus de 10 millions d'euros dans son usine de Carnoët, Vitalac confirme son statut d'électron libre dans la filière de la nutrition animale.
— Photo : Le Journal des Entreprises

Perchée sur les hauteurs de Carnoët, juste en face de l'emblématique Vallée des Saints, la société Vitalac est un acteur hors-norme dans la filière ultra-concentrée de la nutrition animale. Sa particularité : une volonté d'indépendance qui lui a permis de se hisser, en 25 ans, au rang de référence nationale, et même internationale, en matière de micronutrition pour les élevages de porcs, bovins et volailles. Un statut unique que Vitalac entend bien renforcer avec les importants investissements, plus de 10 millions d'euros sur deux ans, qu'elle consacre à son usine du centre-Bretagne.




Fabrication à la ferme

« Au départ, nous étions regardés comme des trublions qui dérangeaient, précise Julien Le Calvez, directeur commercial, qui a rejoint son père, Gilbert Le Calvez, à la tête de l'entreprise familiale. Vitalac a fait le choix assumé, en 1990, de se positionner à contre-courant de la stratégie d'intégration menée par les coopératives porcines notamment. Pendant longtemps, un éleveur achetait ses aliments à la coop qui lui commercialisait ses cochons. En démontrant qu'il était possible de faire autrement, que la fabrication à la ferme était source d'amélioration des revenus, mon père a bousculé les habitudes. »




Rachat stratégique

Partant du préalable relativement simple que la valeur ajoutée devait rester dans les exploitations, Gilbert Le Calvez se fait petit à petit un nom dans le secteur des porcelets. La réussite se trouve tellement au rendez-vous qu'il rachète l'usine de Carnoët au sous-traitant qui lui fabriquait ses produits, Argoat Aliments. « Rapidement, nous avons toutefois été confrontés à la montée en puissance des coopératives. Les marchés se fermaient devant nous. » Pour se diversifier, Vitalac fait l'acquisition, en 2000, de la Compagnie Chimique d'Aquitaine basée à Pont L'abbé D'arnoult (17). « Elle était spécialisée dans les compléments alimentaires mais surtout dans la glycoline, un précurseur de glucose pour les vaches laitières en période de vêlage. »




45 % à l'export

Avec CCA, Vitalac fait coup double. « Nous avons développé notre expertise vers le marché des ruminants tout en nous ouvrant les portes de l'international. La glycoline est un produit très demandé en France mais surtout à l'étranger. L'Arabie Saoudite ou l'Iran ont compté parmi nos premiers clients. » Avec une cinquantaine de pays servis à travers le monde, via un réseau de distributeurs, l'activité export pèse plus de 45 % du chiffre d'affaires de Vitalac.




Du porc aux ruminants

Cette stratégie de diversification est renforcée, six ans plus tard, avec le rachat de Cedem à Quintin, spécialisée dans les premix minéraux en porc, volailles et vaches laitières. « Le secteur laitier présente un fort potentiel de croissance car c'est un marché qui n'est pas intégré. Cela demande beaucoup de travail au niveau commercial mais le jeu en vaut la chandelle. Ce n'est pas anodin si, depuis 2013, plus de 50 % de notre activité est portée vers les ruminants, là où en 1989, ce secteur nous était inconnu. »




Nouveau cap

La dizaine de millions d'euros investis à l'horizon 2017 doit permettre à Vitalac de franchir un nouveau cap. « Nous allons gagner 6.000 m² de stockage supplémentaires puis rapidement une nouvelle ligne de premix. La mise en service, qui s'effectuera en deux étapes, doit permettre à l'usine de tendre vers 75.000 tonnes par an, là où actuellement, nous sommes à 55.000 tonnes pour Carnoët et 5.000 tonnes pour CCA. » La fusée Vitalac est en marche et rien ne saurait la stopper.




Vitalac

(Carnoët)

P-dg : G. Le Calvez

72 salariés

Chiffre d'affaires 2014 : 41,5 millions d'euros

Résultat net 2014 : 746.742 euros

02 96 21 52 74

www.vitalac.eu