
Bien qu’ayant eu très tôt la fibre entrepreneuriale, Alain Rougier l’a longtemps mise de côté au profit d’une carrière de cadre dans de grands groupes puis des PME. Depuis 2018, il rattrape le temps perdu.
En ce mois de septembre, il vient de donner un nom, Elauris, au groupe qu’il a formé en rachetant, cette année-là, Segi2A, à Loudéac, et SBAI (Société Bretonne Automatisme Industriel) à Guénin (56). "Elles étaient deux sociétés cousines, j’en ai fait des sœurs, avec des objectifs alignés", explique le Costarmoricain. Les deux PME ont été rejointes fin 2020 par OEI (Ouest Indus Elec), basé à Mellac (29). Elles sont spécialisées dans l’électricité industrielle (distribution d’énergie de la haute tension aux courants faibles dans un bâtiment industriel) et dans l’automatisme industriel (de la gestion automatisée de machines ou de lignes de production jusqu’à la supervision des sites de production, activité que le Costarmoricain souhaite développer), et cela de la conception du schéma électrique à la réalisation des branchements finaux. L’ensemble réalise huit millions d’euros de chiffre d’affaires (deux pour SBAI, trois pour les autres), réparti entre distribution (systèmes électriques) à 60 % et automatisme, et compte une soixantaine de salariés. Ses principaux clients évoluent dans l’agroalimentaire, le traitement d’eau et la méthanisation.
Acquisitions à venir ?
"Je tiens à cette notion de groupe", reprend le président du groupe. "On achète moins cher car on fait plus de volume et on bénéficie d’une souplesse des ressources : quand une entreprise est prise à la gorge, une autre peut y aller." Chacune conservera cependant son nom et son image. "Elles sont reconnues pour leur qualité de service sur leur territoire et même au-delà. Elles resteront autonomes." En revanche, elles seront peut-être rejointes au sein d’Elauris par d’autres. "Mon ambition est de faire grossir le groupe pour atteindre une taille critique en termes d’achats et développer les synergies. Nous n’avons pas vocation à rester à trois, c’est une question d’opportunités."
Nouveau groupement d’entreprises
Pas rassasié, Alain Rougier l’a prouvé une autre fois en ce mois de septembre, en lançant un groupement d’entreprises baptisé Breizh Robotique. Outre le groupe Elauris, ce nouvel ensemble, qui n’a pas d’existence juridique, regroupe ESR, à Vannes (56), et MT Concept, à Nantes (44). "Ce groupement d’industriels aux compétences larges, peut intervenir pour des projets d’amélioration des moyens de production (par la réalisation de machines spéciales automatisées, d’outillages, de cellules robotisées…) en combinant les savoir-faire des entreprises en mécanique, électricité, automatisme et robotique. "L’idée est de proposer des solutions automatisées ou robotisées sur l’ensemble du territoire breton", souligne Alain Rougier. "Notre modèle est basé sur les principes d’équilibre, d’équité et de partage. D’autres partenaires pourraient nous rejoindre pour compléter notre offre."
En attendant, Elauris doit affronter deux vents contraires. Tout d’abord, les difficultés de recrutement, anciennes mais qui n’ont pas été arrangées par la crise sanitaire. Et la hausse des matières premières (armoires électriques, composants électrotechniques, câblage…), qui ont augmenté de 10 à 50 % depuis le début de l’année.