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Marie Morin a soif de croissance
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Marie Morin a soif de croissance

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Pour répondre à une demande grandissante, le fabricant de desserts haut de gamme Marie Morin investit 6,5 millions d’euros dans l’extension de son usine de Quessoy, dans les Côtes-d'Armor.

Marie Morin va investir 6,5 millions d'euros dans l'extension de son usine de Quessoy — Photo : @DR

Dans le courant de l’année 2018, Bruno et Eric Morin, dirigeants du fabricant breton de desserts haut de gamme Marie Morin, mettent la main sur 8 000 m² de surfaces foncières, en face de leur usine de Quessoy (Côtes-d'Armor). Objectif : se donner les moyens d'augmenter leur capacité industrielle de fabrication de desserts haut de gamme vendus en grande distribution.

Il aura fallu aux deux dirigeants à peine 18 mois pour franchir le pas. « La communauté de communes Lamballe Terre et Mer nous a rétrocédé la route qui nous séparait de cette parcelle, précise Bruno Morin, cogérant de la société familiale avec son frère Eric. Cette étape a pris un peu de temps, mais elle nous a permis de faire mûrir et d’accélérer notre projet d’extension. »

Des investissements matériels

La société Marie Morin (20,5 millions d’euros de chiffre d’affaires, 61 salariés) lancera, en mars 2020, un investissement de 6,5 millions d’euros pour augmenter de 2 800 m² sa zone de production, actuellement de 3 800 m², créer de nouveaux locaux sociaux et administratifs et optimiser ses flux logistiques. « Cette enveloppe comprend 1 million d’euros d’investissement sur de nouveaux matériels, notamment des cuves de préparation de mousse au chocolat. L’extension sera d’ailleurs entièrement dédiée à ce produit qui a construit notre réussite. Il pèse aujourd’hui 45 % de nos volumes quotidiens et la demande reste soutenue. »

« Aujourd’hui, nous devons dire "stop" à nos commerciaux car, derrière, l’usine a atteint sa surcapacité. »

Avec 75 000 desserts produits chaque jour, Marie Morin, fondée en 1978, s’est imposé comme l’une des références des desserts ultra-frais en France. « Nous sommes aussi satisfaits que frustrés, car notre potentiel de croissance est freiné, ajoute Bruno Morin. Aujourd’hui, nous devons dire "stop" à nos commerciaux car, derrière, l’usine a atteint sa surcapacité. Cette situation n’était plus tenable. Avec ce nouvel atelier de mousse au chocolat, nous aurons le potentiel pour doubler, voire tripler, notre productivité. »

Améliorer l’empreinte carbone

Le projet, piloté par le cabinet d’engineering Builtis à Ploufragan, entend également permettre à l’opérateur costarmoricain d’améliorer son empreinte carbone. « Nous allons revoir l’ensemble des systèmes de refroidissement, pour passer sur de l’eau glycolée. On espère aussi pouvoir se doter d’une chaudière à gaz, si nous arrivons à convaincre les pouvoirs publics de relier la zone d’activités. Actuellement, nous consommons 80 000 litres de fioul par an. »

Dans une logique participative, les salariés seront associés au processus de décision. « Ils sont au cœur du process. Nous devons tenir compte de leur remarque pour faciliter le travail au quotidien. »

Charte graphique et rythme des lancements revisités

Dans l’attente de la livraison de la nouvelle usine, prévue en avril 2021, Marie Morin vient de revisiter l’ensemble de la charte graphique de ses packagings. « Nous devons conserver ce temps d’avance qui a fait de notre marque une référence en GMS, confirme Bruno Morin. Notre identité, construite autour de la couleur noire, est aujourd’hui copiée, notamment par les marques de distributeurs. » La nouvelle signature Marie Morin souhaite revenir à plus d’authenticité, en mettant notamment en avant ses fournisseurs locaux, comme Brieuc pour le caramel au beurre salé.

« Nous allons aussi réduire le rythme des innovations. Depuis cinq ans, nous lançons 5 à 6 nouveautés chaque année. Ce rythme soutenu ne se traduit pas automatiquement par des succès commerciaux. Se recentrer sur les fondamentaux, comme la mousse au chocolat ou les Liégeois, est une bonne chose. »

Marie Morin voyage à Dubaï et au Vietnam

Avec ces deux projets, marketing et industriel, qui vont guider les 15 mois à venir, Marie Morin entend clairement développer ses parts de marchés en grande distribution. « C’est le circuit de commercialisation que nous privilégions, confirme Bruno Morin. Nous avons mis en place l’organisation logistique adaptée pour qu’une mousse au chocolat produite le lundi soit livrée le lendemain partout en France, et même à l’étranger. »

Historiquement distribués en France depuis la création de l'entreprise en 1987, les produits Marie Morin voyagent de plus en plus en Europe et dans le monde. Il n’est pas rare de les retrouver dans les linéaires des grandes et moyennes surfaces de Dubaï ou du Vietnam. « Nous gérons les pays d’Europe pour la plupart en direct et nous avons noué des partenariats avec des distributeurs pour les autres, conclut Bruno Morin. C’est une réelle satisfaction de voir nos savoir-faire culinaires made in Quessoy se retrouver à l’autre bout du globe. »

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