Côtes-d'Armor
Gwenn Cambien (Alter Intérim) : « Nous cherchons de nouvelles entreprises partenaires »
Interview Côtes-d'Armor # Ressources humaines

Gwenn Cambien gérante d'Alter Intérim Gwenn Cambien (Alter Intérim) : « Nous cherchons de nouvelles entreprises partenaires »

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Gwenn Cambien a pris la gérance de l’agence d'intérim briochine Alter, spécialisée dans l'insertion de personnes en difficulté d’accès à l’emploi, en mars 2018. Issue d’une réflexion commune menée par des chefs d’entreprise et des acteurs du monde de l’économie sociale et solidaire, la société confirme sa bonne santé même si elle doit renforcer ses fonds propres.

Gwenn Cambien a succédé en mars 2018 à Dominique Lebailly à la tête de l'agence d'intérim briochine Alter — Photo : @DR

Quels sont les objectifs d’une agence comme Alter en comparaison avec d’autres acteurs du travail temporaire ?

Gwenn Cambien : Alter a pour vocation de favoriser l’insertion professionnelle des personnes qui rencontrent des difficultés d’accès à l’emploi par la conclusion de contrats de travail temporaire. Notre mission est la même que celle de nos confrères, à la différence que notre public présente de véritables spécificités qui nécessitent un accompagnement social et professionnel beaucoup plus étroit et des actions de formation. Alors qu’un acteur traditionnel a besoin d’un permanent pour 80 intérimaires, chez Alter, un permanent en accompagne 12. En 2018, nous avons ainsi suivi 222 personnes, dont 72 % ont renoué avec un emploi durable en CDI ou CDD. Fort de nos 8 permanents, notre chiffre d’affaires est en hausse de 22 % à 1,4 million, ce qui démontre notre pertinence et notre positionnement. Nous couvrons, avec nos antennes de Dinan et Guingamp, l’ensemble du territoire même si, historiquement, le bassin briochin concentre une majeure partie de nos activités.

Le lien avec le monde économique traditionnel a construit une partie de votre réussite ?

G.C. : Effectivement, nous avons bénéficié d'un fort soutien à la création – le collège des entreprises représente 18 % du capital d'Alter. Certaines sociétés sont encore très actives comme Scobat, Bullier, désormais dans le giron de son confrère Sauer, etc. Sans toutes ces entreprises, Alter n’aurait pas vu le jour. Dominique Lebailly, auquel j’ai succédé en mars 2018 à la tête de l’agence, a bien compris cette nécessité. Non pas pour trouver des débouchés pour les personnes accompagnées mais davantage pour les impliquer comme des acteurs au service du territoire. Alter joue un véritable rôle social et nos partenaires ont bien compris cette particularité.

En 2019, l’enjeu est d’aller vers une ouverture encore plus large vers le monde économique…

G.C. : Comme Alter, nos actionnaires prennent de l’âge, certains ont changé de mains, etc. L’engagement des partenaires historiques est toujours là mais il faut amener du sang neuf. Puisque notre modèle économique reste fragile, nous cherchons à lever 50 000 euros afin de consolider nos fonds propres. Pour cela, il faudrait que quatre à cinq entreprises nous rejoignent aux côtés de celles en place, de nos autres actionnaires issus du monde associatif et des nombreux particuliers qui nous aident. La promesse n’est pas de faire de remontée de dividendes annuelle mais bien de s’engager collectivement auprès des publics fragiles. C’est un véritable projet social porteur de sens. Une dynamique que nos équipes n’ont de cesse de cultiver avec des initiatives toujours plus innovantes, notamment en termes de montée en compétences des personnes accompagnées. C’est, là aussi, une spécificité d’Alter. Notre objectif n’est pas que leur trouver un emploi mais bien d’aller vers une réinsertion durable.

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