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En difficulté, la Coop des Masques lance un appel pour écouler son stock
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En difficulté, la Coop des Masques lance un appel pour écouler son stock

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Lancée en juillet 2020 pour fabriquer des masques anti-Covid en Bretagne, la société costarmoricaine Coop des Masques se trouve en difficulté de trésorerie. Elle peine à écouler son stock de six millions de masques et a lancé un SOS à ses sociétaires.

La Coop des Masques a un stock de six millions de masques à écouler rapidement — Photo : DR

En pleine crise sanitaire, ils se sont mobilisés à l'été 2020 pour lancer à toute vitesse une production de masques en Bretagne, effectivement démarrée en janvier 2021. Aujourd'hui, les créateurs de la société La Coop des masques, installée à Grâces, près de Guingamp (Côtes-d'Armor), appellent à la mobilisation pour assurer la survie de l'entreprise.

Démarchage téléphonique

Le stock se monte aujourd'hui à six millions de masques, avec une valeur à la vente d’1,2 million d’euros. Un surstockage qui a entraîné la semaine dernière la fermeture d’une ligne de production, décrit Guy Hascoët, le président de la société coopérative, ancien secrétaire d'État à l'Économie solidaire et pilote du projet. L’entreprise se trouve aujourd'hui en grande difficulté de trésorerie. "Les ouvriers sont passés au démarchage téléphonique", annonce la coopérative. Le 17 septembre, ils ont lancé un SOS auprès des quelque 2 000 sociétaires. Un appel à l’aide relayé sur les réseaux sociaux. "Depuis vendredi, nous avons eu des commandes pour près de 650 000 masques (chiffre arrêté à ce mardi 21 septembre à 15 h). Il n’y a pas de petite commande, chaque boîte commandée nous sauve", confie Guy Hascoët.

Flécher les achats des acteurs publics et privés

Le président de l’entreprise, à la tête de 23 salariés, voit trois raisons aux difficultés rencontrées. "La première est que la commande publique profite encore à 95 % aux moins-disants asiatiques. Il faut que les acteurs publics et privés changent leurs habitudes et intègrent la sécurité des approvisionnements, l’aspect logistique et les éléments sociaux et environnementaux dans leurs achats", soutient Guy Hascoët. "La deuxième raison est que beaucoup d’hôpitaux, cliniques et acteurs sanitaires et sociaux ont été dotés de matériel abondamment. Ils ont entre six mois et un an de stock de masques, ce qui fait qu'ils ne sont pas encore des clients pour nous. Enfin, et je ne m’étendrai pas, il y a les acteurs qui nous avaient dit : 'allez-y, on sera présent pour vous aider' et qui ne sont pas là", lâche l'ancien conseiller régional de Bretagne.

Déjà, cet été, la Coop des Masques avait lancé un appel à la mobilisation pour financer les 500 000 euros manquants pour acheter une machine de fabrication de matériaux filtrants d’une valeur de quatre millions d’euros. Un investissement qui doit être réalisé dans le cadre d’un appel à manifestation d’intérêt de l’État lancé fin avril 2021.

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