Un rêve de gosse qui se réalise. Patron de l'entreprise Métafer à Plaintel depuis 2005, Lionel Moretto rêvait d'obtenir la qualification Qualibat « Monument historique et patrimoine ancien » depuis de nombreuses années. « Pour plusieurs raisons, confirme l'intéressé. Mon père et moi avons travaillé dans cette filière sur Paris. Pour les gars en interne, c'est une reconnaissance d'un véritable savoir-faire et puis, il faut reconnaître, que travailler sur des monuments historiques nous permet de rentrer dans des lieux secrets, emblématiques, méconnus du grand public. Ces ouvrages d'art sont chargés d'histoire et cette qualification nous permet d'oeuvrer humblement mais avec passion à leur restauration pour leur faire traverser les siècles. »
De la simple naïveté du débutant à l'injustice
L'obtention de cette qualification ne s'est toutefois pas réalisée facilement. « Cela fait dix ans que j'y pense mais depuis deux ans, j'ai mis en oeuvre une véritable stratégie. Il nous aura fallu quatre tentatives pour y arriver. Autant la première, j'ai été sans doute un brin naïf et mal préparé, autant pour les deux autres refus, j'ai vécu cela comme une injustice. » C'est à Paris, au siège national de la chambre de métiers et de l'artisanat, que Lionel Moretto a transmis à chaque fois ses dossiers. « Il y avait une certaine opacité sur le choix des élus et les raisons des refus. C'était un peu le chat qui se mord la queue car on me reprochait de ne pas avoir rénové de monument historique alors que je ne pouvais le faire, faute de certification. »
Un déplacement pour défendre son dossier
Pour sa quatrième tentative, le patron de Métafer décide de procéder d'une autre manière. « J'ai déjà bétonné en amont mon dossier de présentation en y mettant toute ma passion. Je suis passé par des heures de travail pour rechercher des infos sur des ouvrages réalisés dans le cadre des marchés de rénovation du patrimoine. J'ai notamment en tête la restauration de la grille du Château de Graffault à Plédran et la restauration des balcons et des rampes en ferronnerie d'un immeuble rue de Sèvres à Paris. » Lionel Moretto sollicite également un entretien direct face au jury afin de défendre son dossier. « Cette démarche, acceptée, a surpris car elle sort des conventions. L'idée n'était pas de se démarquer pour se démarquer mais bien de convaincre mes interlocuteurs tout en leur imposant de me donner des arguments d'un refus les yeux dans les yeux. »
Une carte de visite pour l'entreprise
La stratégie de Lionel Moretto se révèle payante puisque, fin décembre 2015, il décroche enfin, pour quatre ans, le précieux sésame. « Cette qualification va nous permettre d'accéder à des chantiers passionnants et motivants pour les équipiers. Clairement l'idée n'est pas de faire du chiffre d'affaires et de la marge à outrance, mais bien de travailler sur des marchés exceptionnels. C'est une véritable carte de visite qui doit permettre de tirer l'entreprise vers le haut tout en faisant connaître ce métier encore trop méconnu de métallier d'art. » Convaincu des compétences de ses collaborateurs, Lionel Moretto confirme qu'un nouveau refus ne lui aurait pas fait lâcher l'affaire.
Transmettre cette passion nouvelle en interne
« Nous avons les connaissances et l'expertise. Désormais, il faut transmettre à plus de salariés cette envie de découvrir de nouveaux horizons. Seuls deux compagnons peuvent actuellement travailler sur ce volet monument historique. Nous ne sommes qu'au début d'une aventure qui s'annonce passionnante. »
Métafer
(Plaintel)
P-dg : Lionel Moretto
20 salariés
Chiffre d'affaires 2015 : 1,6 million d'euros
02 96 32 56 00
www.metafer-cfer.fr
