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Coronavirus - Crédit Agricole des Côtes-d’Armor : « Nous sommes en ordre de bataille pour soutenir les entreprises »
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Michèle Guibert directrice générale Coronavirus - Crédit Agricole des Côtes-d’Armor : « Nous sommes en ordre de bataille pour soutenir les entreprises »

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Première banque du département, avec près de 50 % de parts de marchés, le Crédit Agricole des Côtes-d’Armor est en première ligne dans le soutien aux entreprises locales. Elle détaille son plan d’actions pour accompagner ses clients à l’arrêt ou confrontés à des baisses d’activités via notamment la mise en place des prêts de trésorerie garantis par Bpifrance.

— Photo : Julien Uguet / Journal des entreprises

Comment s’organise en interne le Crédit Agricole des Côtes-d’Armor en cette période de confinement ?

Michèle Guibert : Notre siège social et presque toutes nos agences restent ouverts même si l’accueil du public est très limité. Tous nos conseillers sont sur le pont autour d’une rotation hebdomadaire des équipes. Une semaine, ils travaillent en agence et la suivante en télétravail chez eux. Ils sont joignables par mail ou par téléphone. Au siège, tous les services stratégiques ont été scindés en deux équipes distinctes, cloisonnées physiquement. L’objectif est d’avoir, en cas de contamination, toujours des collaborateurs disponibles. Au niveau du management, nous sommes organisés en cellule de crise avec des points chaque matin et soir. Cette organisation a été complexe à gérer en fin de semaine dernière, notamment d’un point de vue logistique, mais nous sommes aujourd’hui en ordre de bataille pour soutenir nos clients particuliers et professionnels.

Quel est le sentiment actuel remonté par vos clients ?

Michèle Guibert : L’inquiétude est forte avec le stress de l’incertitude, de ne pas savoir comment les choses vont évoluer, etc. Notre rôle est de les assurer de notre soutien et de notre engagement.

Quelles sont les premières mesures mises en place à destination des entreprises ?

Stéphane Bouganim : La première a été la mise en place des pauses sur les crédits. Sur la première semaine de crise, du 16 au 20 mars, nous en avons mis en place plus de 1 600. Certaines étaient contractuelles et d’autres liées au Covid-19. Nous avions anticipé un peu la situation en appelant plusieurs de nos clients avant le début des mesures de confinement. Ces reports de six mois sont sans pénalités ni frais de mise en place. Nous avons aussi accompagné nos clients pour le report de paiement à l’Urssaf et aux impôts. Dans un premier temps, notre objectif a été de baisser au maximum les charges des entreprises afin qu’elles conservent leur trésorerie pour payer les salaires fin mars.

« Les professionnels pourront solliciter un prêt pouvant atteindre trois mois de chiffre d’affaires annuel »

Quid des prêts bancaires garantis par Bpifrance annoncés pour 300 milliards d’euros ?

Stéphane Bouganim : Le mécanisme finit de se caler et devrait être opérationnel à partir de mercredi 25 mars. En clair, tous les professionnels pourront solliciter auprès de leur conseiller un prêt d’un montant pouvant atteindre trois mois de chiffre d’affaires annuel. Il nous reste à bien calibrer le besoin au regard de différents scénarios comme notamment la date éventuelle d’une reprise selon le secteur d’activité. Globalement, si tout se passe bien, dès le début de la semaine prochaine, des entreprises costarmoricaines devraient bénéficier de ce dispositif exceptionnel.

Comment fonctionnera cette garantie ?

Stéphane Bouganim : Contrairement à ses dispositifs conventionnels, Bpifrance a délégué aux banques la mise en place de cette garantie. Leur instruction sera plus rapide. En fonction des besoins, et de notre analyse, l’entreprise se verra accorder un, deux ou trois mois de chiffre d’affaires. Rien ne sera à rembourser avant un an. Au bout de ces douze mois, le dirigeant décidera s’il rembourse immédiatement ce prêt ou s’il le passe en amortissement sur cinq ans.

À quel taux est fixé ce prêt exceptionnel ?

Stéphane Bouganim : Le taux sera de 0 % la première année puis sera ensuite fixé à un taux proche de celui du marché si le remboursement est lissé. L’entreprise devra aussi s’acquitter de la garantie de ce prêt. Pour celles qui réalisent moins de 50 millions d’euros de chiffre d’affaires, ce sera 0,25 % du montant du prêt. Au-delà, on passe à 0,5 %.

Quels seront les délais d’instruction ?

Michèle Guibert : Nous allons faire face, sans aucun doute, à un nombre important de dossiers à instruire. Il est possible que nos conseillers, qui vont disposer d’un niveau de délégation comme pour un prêt normal, ne répondent pas automatiquement. Je veux rassurer tout le monde, nous sommes à vos côtés.

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