Côtes-d'Armor
Biogroupe fait du bio son axe de croissance
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Biogroupe fait du bio son axe de croissance

Fabricant historique du kombucha, une boisson au thé fermentée gazeuse présentée comme une alternative santé aux sodas, la PME bretonne Biogroupe se diversifie dans les desserts végétaux et les légumes bio cuits sous vide.

— Photo : @DR

Récemment honorée d’un Oscar des entreprises Côtes-d’Armor, la société Biogroupe, basée à Erquy, a le vent en poupe. Portée par le succès commercial de son kombucha, une boisson au thé fermentée gazeuse, la PME anticipe une forte croissance en 2019, avec un chiffre d'affaires qui tutoiera 8 M€, contre 6,2 M€ en 2018, pour 45 salariés. Elle mise notamment une politique d’investissement forte autour d’une diversification de ses activités.

« Nous avons passé beaucoup de temps à l’étranger dans nos parcours professionnels respectifs, précise Laurent Coulloumme-Labarthe. J’ai notamment travaillé 10 ans aux USA où j’ai mesuré la montée en puissance de cette alternative aux sodas traditionnels. De cinq acteurs en 2009, nous sommes désormais, en Europe, une centaine dont des grands noms, comme Pepsi ou Coca-Cola. On sent une véritable tendance de fond. Sans sucre et sans colorant, cette boisson, aux vertus bienfaisantes et rafraîchissantes, répond bien aux attentes actuelles des consommateurs. »

Des investissements industriels majeurs

Sa réussite, Biogroupe la doit notamment à une politique d’investissement majeure depuis sa création. « Depuis 2014, et notre arrivée en Côtes-d’Armor, nous avons mené un projet d’extension industrielle par an. C’est un enjeu majeur à nos yeux car nous souhaitons limiter la sous-traitance afin de proposer des produits de qualité. Ce sont plus de 6 millions d’euros investis pour 2 500 m² opérationnels. »

Dernier exemple en date : l’acquisition, en mars 2019, d’une nouvelle embouteilleuse qui va permettre de quadrupler les cadences. « Nous allons ainsi mieux servir nos clients, les magasins bio en France et à l’export, un marché qui représente 25 % du business. Notre marque Karma est vendue dans 17 pays en Europe. »

Des légumes sous-vide pour la restauration

Conscients que le kombucha sera un marché de plus en plus bataillé, les dirigeants veulent capitaliser sur leur expertise pour s’attaquer à de nouveaux marchés. Depuis 2017, l’entreprise a développé une gamme de desserts végétaux bio, au lait de coco, de riz et d’amande avec une usine dédiée, à Erquy, dans laquelle un million d’euros a été investi.

Biogroupe vient par ailleurs de prendre une participation majoritaire au capital de la société Le Comptoir des Légumes (7 salariés) via la construction d’une troisième usine en Côtes-d’Armor. « Cette PME propose des légumes cuits sous vide à basse température pour la restauration hors domicile, explique Laurent Coulloumme-Labarthe. Cela ouvre des perspectives de développement pour le kombucha avec la mise en place de synergies commerciales en termes de réseaux de distribution. »

Une volonté d’indépendance

Au même titre que le bio, la fermentation naturelle est le second pilier technologique de Biogroupe. Cette logique a amené les deux associés historiques à commercialiser la première bière de gingembre produite en Europe et, fin 2018, à créer une joint-venture avec la choucrouterie alsacienne Meyer-Wagner pour développer une gamme de légumes lacto-fermentés. « Notre partenaire s’occupe de la production et Biogroupe, du marketing et des ventes. »

Sollicitée régulièrement pour un éventuel rachat, la PME costarmoricaine entend mener ces nombreux projets en totale indépendance. « Pour s’en donner les moyens, on se structure notamment en termes d’encadrement en allant chercher les compétences nécessaires. Nous venons par exemple d’accueillir un nouvel associé au capital. Christophe Décamps, qui a assuré la R & D de la coopérative Euralis pendant plus de 10 ans, nous apporte une véritable expertise et un œil neuf pour intensifier notre processus d’innovation. »

Un territoire en soutien

Biogroupe entend également s’appuyer sur la richesse de l’écosystème des Côtes-d’Armor. « Dans le département, nous avons trouvé des partenaires de proximité avec des savoir-faire uniques comme le Zoopôle de Saint-Brieuc qui nous a ouvert les portes de son laboratoire expérimental au démarrage. »

Au niveau logistique, l’organisation mise en place, notamment grâce à la criée d’Erquy, la 3e en France, permet au kombucha, pour un coût de transport identique, d’être aussi proche de Paris que lorsque l'entreprise était implantée en région parisienne. « Biogroupe entend aussi rendre ce qu’il a reçu aux Côtes-d’Armor. Nous travaillons, par exemple, avec un Esat pour le conditionnement. Trois personnes en situation de handicap sont ainsi pleinement intégrées à notre effectif depuis cinq ans. C’est un engagement social et sociétal important. »

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