Le terrain est situé à Coutras, à quelques kilomètres de Saint-Emilion, en bordure de l'A89. C'est là, sur 22.000m², que Vinci Immobilier a décidé de construire son premier village de marques. « Vinci a retenu notre territoire car nous sommes situés au centre de la région Nouvelle-Aquitaine, nous disposons d'un accès à l'A89 et Saint-Emilion, à 15km, attire un million de visiteurs par an, explique Jérôme Cosnard, maire de Coutras (sans étiquette). Par ailleurs, à plus long terme, le projet de grand contournement autoroutier de Bordeaux doit passer près de chez nous ».
Premier "outlet" pour Vinci Immobilier
Pour Vinci Immobilier (1 milliard d'euros de chiffre d'affaires), il s'agit du premier projet de village de marques : « Dans notre activité commerciale, nous avons l'habitude de réaliser des réhabilitations de centres-villes où des opérations from scratch, précise Marc Bahout, directeur du développement de Vinci Immobilier. À Coutras, nous souhaitons réaliser notre premier outlet pour le compte d'un investisseur qui exploite déjà ce type d'équipement ». Le nom de cet investisseur demeure confidentiel et devrait être dévoilé fin septembre. Le conseil municipal de Coutras a voté en juillet la vente du terrain à Vinci Immobilier. Le promoteur souhaite investir 55 millions d'euros, l'investisseur apportant 15 à 25 millions supplémentaires. Le village de marques devrait comporter entre 70 et 100 boutiques, un immense parvis, un parking de 1.800 places et un château. Le cabinet d'architectes Edouard François a été choisi pour concevoir le projet. L'agence a également été retenue à Bordeaux sur l'aménagement du futur quartier Brazza, et doit prochainement inaugurer son premier village de marques, baptisé Honfleur Normandy Outlet (photo).
Architecture inspirée du paysage local
Les enseignes qui intégreront le village de marques disposeront d'espace de vente de 150 à 200 m² pour la plupart, et jusqu'à 1.000m² pour certaines. Le cabinet d'architectes s'est inspiré des paysages du saint-émilionnais et prévoit l'aménagement d'une colline de 40m de large, 300m de long et 5m de haut. Elle abritera les boutiques, dont le style sera inspiré des tonnelleries voisines. Le programme prévoit la construction d'un signal architectural fort, en l'occurrence la présence d'un château. « Nous avons retrouvé la gravure du château de Coutras démonté à la révolution, indique Mathieu Chatenet, directeur de création à l'agence Édouard François. Nous allons revisiter ce château historique pour en faire un totem, la porte d'entrée du village de marques ». Ce bâtiment en pierre qui culminera à 25m de haut pourrait accueillir un office de tourisme, les bureaux du gestionnaire et le centre de sécurité. Le parvis de plus de 4.000m² aura deux fonctions : offrir des places de stationnement lors des fortes affluences (fêtes de fin d'année et soldes) et accueillir des événements et activités le reste de l'année (concert, jeux pour enfants...) Le permis de construire du village de marques devrait être déposé avant la fin de l'année et les travaux débuter en 2019 pour durer 18 mois. « Je souhaite que les entreprises locales puissent concourir, déclare Jérôme Cosnard. Je comprends bien que les artisans et PME du Libournais auront du mal à candidater au gros oeuvre, mais je serai vigilant à ce qu'ils travaillent sur certains lots du second oeuvre ».
Concurrence avec Saint-André-de-Cubzac ?
La livraison de la première phase (13.000m²) devrait intervenir fin 2020. À terme, 900 emplois directs et indirects pourraient être créés. Une sacrée opportunité pour Coutras, qui compte 8.000 habitants. Mais une opportunité qui contrarie les élus de Saint-André-de-Cubzac, qui portent depuis dix ans un autre projet de village de marques. Cette rivalité entre les deux projets, Jérôme Cosnard ne peut croire qu'elle aille jusqu'à faire capoter la construction d'un outlet à Coutras : « Seul notre projet peut voir le jour à court terme. J'ajoute que le projet de Coutras bénéficie du soutien de la Cali (Communauté d'agglomération du Libournais) et d'Alain Juppé ». Et Marc Bahout de prévenir : « Il y a de la place pour un seul projet de ce type en Gironde. Et celui de Coutras est le plus avancé ».
