Spécialisée dans la fabrication de capteurs de pression, la société de microélectronique iséroise Memscap (61 salariés ; 11,3 M€ de CA en 2021) a annoncé fin 2022 la finalisation de son programme FABLITE comprenant la vente de son usine de fabrication en Caroline du Nord et la conclusion d’un accord stratégique d’approvisionnement pour son activité communications optiques.
Conclu avec Science Corporation, société californienne développant des technologies visant à abolir les frontières entre les dispositifs médicaux et l’électronique grand public, le contrat de cession couvre la vente et le transfert de certains actifs de la filiale américaine de Memscap : équipes de Caroline du Nord (16 salariés), bail afférent à l’usine, totalité des équipements industriels et technologiques, et les activités "produits sur mesure de fabrication pour compte de tiers".
Un foyer de perte en moins
Le prix de vente de ces actifs s’établit à 3 millions de dollars américains. "Cet accord de vente d’actifs exclu les produits Atténuateurs Optiques Variables (VOA), la propriété intellectuelle et les activités de commercialisation afférentes qui demeurent propriété de Memscap", précisait un communiqué. L’accord stratégique d’approvisionnement prévoit, lui, que Science Corporation fournisse Memscap en puces et plaquettes durant un minimum de trois ans pour son activité VOA.
"Cette usine est la seule au monde capable de produire ce type de composants très margés mais elle nous coûtait plus cher que ce que représente ce marché de niche. Avec cette cession et ce deal stratégique, non seulement nous éliminons un foyer de perte mais en plus nous maintenons une activité très profitable", se réjouit le PDG de Memscap, Jean-Michel Karam.
Avec cette cession, la PME cotée sur Euronext devrait voir son EBITDA croître de manière conséquente. "En 2021, année où le chiffre d’affaires a été impacté par le Covid, nous avons réalisé un EBITDA d’un million d’euros. Cette année, nous devrions dépasser les 2 millions d’euros rien qu’en récupérant le million de pertes que générait notre usine aux États-Unis. Et avec le redémarrage de l’avionique et du médical, nous nous attendons à une très belle année 2023", assure le dirigeant.
L’innovation pour moteur
La PME, dont le siège est basé à Crolles et l’usine de production en Norvège, compte sur cette cession pour bénéficier de moyens pour pour accélérer son développement. "Dans le médical, l’objectif est de diminuer le prix de nos capteurs pour adresser les systèmes de dialyse et aller vers plus de volume", explique le dirigeant, qui prévoit de muscler ses investissements R & D (15 % du CA en 2021).
Leader dans les capteurs de pression en cabine des avions, Memscap entend par ailleurs se faire une place de choix "dans les trois ans à venir" sur la partie moteur.
"Il faut y aller par étapes. La première, ce sont les unités de monitoring des moteurs (EMU). La deuxième c’est le FADEC (Full Authority Digital Engine Control, système qui s’interface entre le cockpit et le moteur, NDLR). On met du temps pour aller dans ces endroits car nos capteurs doivent supporter des pressions très élevées. La technologie est désormais validée, nous allons entrer dans la phase d’industrialisation", explique Jean-Michel Karam, qui promet "une belle année de croissance et de rentabilité accrue" pour 2023.
