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Lyon Métropole affûte sa stratégie d'implantation d'entreprises
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Lyon Métropole affûte sa stratégie d'implantation d'entreprises

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À quelques jours de la présentation de l’empreinte socio-économique des entreprises implantées récemment dans l’agglomération, l’agence de développement économique de la région lyonnaise Aderly et Lyon Métropole ont rappelé les nouveaux critères d’accueil des entreprises sur le territoire : des sociétés à impact qui répondent aux besoins des habitants et des filières économiques locales.

À Lyon Métropole, Émeline Baume (première vice-présidente en charge de l’économie) et Bruno Bernard (président) privilégient l’implantation d’entreprises répondant aux besoins des habitants — Photo : Audrey Henrion

Rien de tel pour comprendre le nouvel "esprit d’entreprise" qui règne désormais à Lyon et dans son agglomération que de consulter les données de l’Aderly, l’agence de développement économique de la région lyonnaise, qui couvre une vaste zone s’étendant de Bourgoin-Jallieu à Vienne (Isère) en passant par Saint-Etienne et la Plaine de l’Ain.

En 2019, 114 implantations au total se sont implantées sur le territoire, pour 2 427 créations d’emplois programmés à trois ans : le fabricant finlandais de matériel de levage et de manutention Konecranes, le producteur chinois de cosmétiques Dowell & Yidai ou encore un entrepôt logistique Cdiscount (filiale de Casino) à Saint-Etienne. Avec en moyenne 100 entreprises implantées par an, le credo de l’Aderly, l’une des premières agences économiques françaises née en 1974 au lendemain du premier choc pétrolier, était limpide.

Des entreprises qui répondent aux besoins des habitants

Aujourd’hui, tout change. "L’Aderly pivote sur le sujet 'impact', ne cherchant plus du quantitatif mais du qualitatif", confirme Émeline Baume, première vice-présidente du Grand Lyon en charge de l’économie. La demande de la collectivité : que les entreprises implantées "répondent aux besoins des habitants et d’emplois pour l’insertion, les jeunes, l’apprentissage et la lutte contre inégalités territoriales".

Alors à quoi ressemblent les entreprises récemment implantées ? L’Aderly passe en revue ses nouvelles recrues : la jeune pousse Héliosand, basée à Oullins (Rhône), qui transforme le sable des dunes en matériaux de construction ; la société néerlandaise de location de vélos Swapfiets ; Atchoum, qui développe la mobilité en milieu rural ; ou encore Merci René, la start-up qui aménage des locaux grâce au réemploi d’objets et matériaux. "Le virage constaté aujourd’hui est en réalité amorcé depuis 2018, pointe Jean-Charles Foddis, le directeur exécutif de l’Aderly, qui présentera le 8 juillet "l’empreinte socio-économique des entreprises accompagnées", aux côtés de l’agence d’urbaine de l’aire métropolitaine lyonnaise (UrbaLyon), du cabinet parisien spécialisé dans la RSE Utopies, de la CCI et de la Métropole.

Impact et chaîne de valeur

"Le fruit de ce pivot se voit maintenant mais, dès 2018, nous avons voulu travailler à un meilleur équilibre entre le type d’implantations et leur valeur ajoutée pour le territoire", décrit Jean-Charles Foddis. Le portefeuille de projets s’est tourné vers l’enjeu de l’impact, avec des entreprises venant compléter des chaînes de valeur. "Nous avons aussi voulu travailler avec Ronalpia (association qui accompagne la création d’entreprises dites "sociales" à Lyon, N.D.L.R.) pour aller chercher des entreprises sociales et solidaires, avec sept à huit implantations réalisées."

Une consigne réaffirmée lors de la dernière assemblée générale de l’Aderly en juin dernier. "Il s’agit d’utiliser notre attractivité pour cibler des chaînes de valeur et filières sur des briques qui manquent, comme les matériaux biosourcés dans le BTP ou le réemploi dans l’alimentation ou le textile", précise Émeline Baume. Ce qui n’empêchera pas d’aller chercher "si besoin des entreprises dans les secteurs de la chimie, santé, mécanique, métallurgie pour maintenir la chaîne de valeur sur le territoire".

Des territoires complémentaires

Là encore, l’élue rappelle que l’agence prospecte pour un ensemble de territoires, et que Lyon ne doit plus être la cible privilégiée. "Vallons du Lyonnais, Vienne, Villefranche, Roanne, Saint-Etienne, le Nord Isère… il faut raisonner sur l’ensemble du territoire, nous ne sommes pas en concurrence les uns avec les autres", insiste-t-elle.

À ses côtés pour présenter le "nouveau visage entrepreneurial de la métropole", le président du Grand Lyon Bruno Bernard réaffirme, à l’occasion d’une "visite" dans la Vallée de la Chimie, à son attachement aux industries "vertes". "L’Appel des 30 !", opération lancée entre 2014 et 2018 pour reconquérir des friches industrielles, a notamment conduit à l’implantation du siège mondial de Symbio, qui produira des piles à combustible hydrogène en 2023, à l’installation de panneaux photovoltaïques par Terre & Lac sur le parking de l’IFPEN jusqu’au site de recyclage de terres polluées Terenvie (joint-venture entre Serfim et le cimentier Vicat). ici, l''impulsion "verte" n’est pas récente.
Et l’ambition concerne désormais le cœur de ville. "Nous souhaitons arrêter de concentrer le tertiaire à Part-Dieu. Capter des sièges sociaux parisiens, y compris parfois grâce à des conditions pas toujours très transparentes, c’est fini", claque l’élu écologiste. Qui entend "mieux répartir" l’implantation d’entreprises, dans l’agglomération et même au-delà.

Pour des questions de mobilité et de logements, la collectivité déploie une nouvelle ligne budgétaire : 52 millions d’euros de budget inscrit à la programmation pluriannuelle d’investissement pour acquérir et aménager du foncier pour l’industrie "en périphérie de la ville centre, et dans les communes, pour éviter des déplacements pendulaires". "Cette maîtrise sur le foncier est clairement un atout précieux", se réjouit Jean-Charles Foddis.

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