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Estampille transforme la lie de vin en or cosmétique
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Estampille transforme la lie de vin en or cosmétique

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Estampille valorise les biodéchets de la filière viticole bio en produits cosmétiques. Une démarche 100 % locale dont le cœur est son laboratoire de production situé en Ardèche.

La gamme de cosmétiques enrichis en extraits végétaux issus de la vigne d’Estampille — Photo : Delphine Sauzay

Les créatrices

L’idée de la création d’Estampille a germé dans la tête de Lydie Thomé, co-fondatrice d’Estampille, lors d’un stage de fin d’études en biologie végétale à Bordeaux où elle découvre les puissantes propriétés antioxydantes du marc de raisin pour la peau. Elle en parle à Éloïse Tournilhac, titulaire d’un master en management, qui est immédiatement séduite. Au terme de 18 mois de recherche produits et d’un marathon pour la recherche de financements, la jeune pousse peut enfin aligner ses petits pots de crème bourrés de polyphénols dans ses nouveaux locaux de Sarras (Ardèche).

Le concept

Son créneau ? La valorisation des déchets des vignes en agriculture biodynamique : le marc issu du vin du rouge et la lie des raisins blancs, collectés dans un rayon maximal de 50 km autour du village ardéchois.

Pour lancer sa première production, l’entreprise ardéchoise (3 salariés) a lancé une campagne de financement sur Kisskissbankbank, qui a rencontré un réel succès en atteignant ses objectifs à 247 % à mi-septembre. Parmi les produits proposés figurent un savon saponifié à froid, une crème et une huile visage à base d’extrait clarifié de marc et d’huiles essentielles. De tous ces ingrédients naturels, celui dont les deux associées sont les plus fières est la rarissime huile essentielle de lie de vin blanc qu’elles distillent elles-mêmes. Un trésor d’antioxydants dont le prix de revient est de 2 000 euros/litre !

Mais ce crowdfunding prometteur ne suffira pas à financer tous les projets pour lesquels Estampille est conseillée par un abondant réseau. La jeune entreprise peut compter sur le soutien de la Communauté de communes Portes de DromArdèche et de Manufactory, son incubateur du réseau Entreprendre Drôme Ardèche.

Perspectives

"Les certifications en biocosmétique sont coûteuses, il faut compter environ 3 000 euros par gamme sans compter que le process de R & D est très long soit environ 18 mois", précise Éloïse Tournilhac, 25 ans, présidente d’Estampille qui est devenue une championne de la recherche de financements (bourse French tech de la BPI, Lyon Start-Up…). Dans son escarcelle sont déjà tombés 50 000 euros d’aides et de subventions qui ont financé une première phase de fabrication, soit environ 1 000 produits.

La start-up devra encore investir 82 000 euros pour lancer sa production à plus grande échelle.

"Contrairement aux idées reçues, l’up-cycling est très coûteux. Certes, les matières premières sont gratuites mais il faut les transporter, les stocker et les transformer sous forme congelée ou déshydratée avant de les valoriser", détaille celle qui nourrit d’autres projets autour des biodéchets du chocolat et de la bière.

Pour commercialiser ses cosmétiques, Estampille compte sur son site E-Shop opérationnel en octobre et surtout sur son réseau de fournisseurs viticulteurs qui proposera ses produits dans leurs caveaux et à leurs clients via des mailings. "À terme, notre objectif est de nous centrer sur le B to B en proposant aux vignerons de concevoir des produits personnalisés à partir de leurs propres vinifications", conclut la jeune dirigeante. Bientôt une crème Viognier grand cru pour peaux sensibles ou un rouge à lèvres millésimé ?

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