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Zephalto lance ses ballons atmosphériques à vocation industrielle
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Zephalto lance ses ballons atmosphériques à vocation industrielle

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Start-up héraultaise ambitionnant de développer le tourisme spatial par ballons atmosphériques, Zephalto planifie une campagne de tests tout au long de 2021. En attendant de valider ce volet grand public d’ici 2024, elle lance, en février, des vols ouverts aux industriels et aux laboratoires afin de tester des instruments et du matériel à haute altitude.

Zephalto lance sa campagne de vols à vocation industrielle dès le mois de février 2021 — Photo : Zephalto

S’affichant comme la première entreprise à envoyer des ballons habités dans la stratosphère, Zephalto (10 salariés, CA 2020 : NC), créée au Pouget (Hérault) en 2016, poursuit la série de tests destinés à évaluer la résistance des matériaux utilisés dans la construction de ses machines. Après une campagne menée l’été dernier pour tester pour la première fois en vol un nouveau type de ballon adapté à la stratosphère (vols de 4 heures à 2,5 km d’altitude maximum), l’entreprise prépare la suite pour les mois à venir, dans l’objectif d’atteindre des vols d’au moins 24 heures, à plus de 10 km. « Nous avons développé des enveloppes plus légères et plus résistantes, et qui peuvent resservir. Nous avons aussi rajouté un deuxième ballon qui fonctionne comme un régulateur, en nous permettant de redescendre quand on veut. Cela nous ouvre de nouveaux profils de vols. Nous pourrons notamment intégrer les ballons à la circulation aérienne, en atteignant des paliers de montée et de descente à volonté. Nous pourrons aussi voler en zone métropolitaine, et plus seulement au-dessus des milieux désertiques comme c’était le cas jusqu’à présent », décrit Vincent Ferret d’Astiès, fondateur de Zephalto.

Un personnel embarqué pour mener des tests industriels

L’autre caractéristique de ces nouveaux ballons est qu’ils permettent d’embarquer des pilotes à bord. Cette évolution technique amène Zephalto à lancer, dès le mois de février 2021, une première activité commerciale : le test en haute altitude d’instruments scientifiques ou de matériel industriel. La charge utile embarquée se chiffre à une tonne de matériel, mais devrait vite atteindre les 2,5 tonnes. « Pour les entreprises du spatial qui développent des satellites, il peut être important de les mettre rapidement en condition d’altitude pour vérifier leur fonctionnement, mais aussi de les ramener », explique Vincent Ferret d’Astiès.

Les premiers clients intéressés par l’offre de Zephalto sont des laboratoires scientifiques, et des acteurs évoluant dans l’électronique et la défense. La première campagne de tests industriels comportera au moins trois missions, destinées à évaluer une dizaine d’instruments ou de dispositifs différents.

Et Zephalto travaille déjà sur l’évolution cette offre industrielle. La start-up héraultaise finalise le développement d’une nouvelle nacelle, qui sera pressurisée et de forte capacité, aussi bien en tonnage qu’en altitude. « Nous pouvions déjà voler à 12 km d’altitude. Avec cette nouvelle nacelle, il n’y aura pas de limite à la hauteur que nous pourrons atteindre, sauf celle imposée par la résistance du ballon », rajoute Vincent Ferret d’Astiès. La première campagne de tests utilisant cette technologie se déroulera l’été prochain, à une altitude comprise entre 10 et 15 km.

Ouverture aux touristes en 2024

S’agissant de son projet initial, les vols touristiques dans l’atmosphère, Zephalto compte terminer ses campagnes de validation et lancer l’offre commerciale à horizon 2024. « Nous avons encore plusieurs étapes à passer en certification, ce qui coûte cher. C’est le développement de l’offre industrielle qui nous permet de le financer et d’avancer », confesse le fondateur de Zephalto.

Entreprise en phase de R & D jusqu’ici, Zephalto ne dégageait pas de chiffre d’affaires. L’année 2021 marquera donc la première activité commerciale grâce au volet industriel. Au-delà, l’ouverture de la première base opérationnelle prévue en 2024, qui exploitera deux ballons, devrait dégager 15 millions d’euros annuels selon le business plan de la pépite héraultaise. Celle-ci prévoit une levée de fonds de 10 à 15 millions d’euros en 2021 pour financer les développements en cours.

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