Wizaplace n’a pas conçu le site de vente en ligne Amazon. Ni celui d’AirBnB. Mais la start-up lyonnaise compte parmi ses clients des "gros poissons". Dont le groupe Engie, pour qui la jeune pousse a conçu une plateforme de transfert de stocks "dormants" entre ses différents sites de production, la marque SFR pour qui elle a conçu un site de vente de téléphones, ou encore Bouygues Immobilier pour la revente de ses produits de fin de chantier inutilisés.
Un succès tel que cet éditeur de logiciel SaaS pour le e-commerce est passé durant l’année 2018 de six à 32 salariés. Fondée par Eric Alessandri il y a six ans, Wizaplace est l’une des rares start-up de son secteur à fournir une solution d’architecture web pour tout type de sites internet multi-vendeurs (place de marché, ou marketplace). « Nous livrons en trois mois maximum et sans prélever de commissions sur les ventes de nos clients », fait valoir le dirigeant. « La somme de nos abonnements mensuels a dépassé 200 000 euros, et nos autres revenus d’abonnement ont été multiplié par six en un an », avance Eric Alessandri, qui revendique quelque 70 clients (BtoB, BtoC, CtoC) et un taux de renouvellement de 100 %.
Croissance rapide
Une croissance rapide qu’il lui faut maintenir et amplifier en passant le cap de la série B, soit une levée de fonds d’un montant espéré de 8 millions d’euros qui pourrait être bouclée début 2019. Cette success story lyonnaise débute en 2012. Eric Alessandri, audioprothésiste, pas encore quadra et mordu de technologie, vient de vendre sa première société Audiocibel pour se lancer dans la création de Wizaplace. « J’avais constaté une absence de solution simple et rapide pour commercialiser mes audioprothèses issues de différents fournisseurs », raconte-t-il. Après s’être lancé avec un financement en "love money", il réalise une première levée de fonds de 2 millions d’euros en décembre 2016 pour dupliquer son modèle. Parmi les business angels qui lui font confiance, Françoise Gri, ancienne PDG d’IBM France, Manpower et Pierre et Vacances. Mais aussi Patrick Bénichou, fondateur d’Open Wide, ou encore Jean-Paul Lieux et Denis Olivier, fondateurs de Dolist.
Avance technologique
Une fois son capital renforcé, Wizaplace compte doubler ses effectifs techniques, passant de 20 à 40 développeurs en 18 mois. Installée dans le 9e arrondissement de Lyon, elle vient d’ouvrir un bureau à Paris. L'obsession d'Eric Alessandri : « conserver [son] avance technologique » face à son principal concurrent, le français Mirakl. Le dirigeant veut également segmenter ses offres pour adresser des marchés spécifiques : économie circulaire, réseaux de franchises, petits commerçants de proximité… En parallèle, il cherche des partenaires pour enrichir sa solution, l’intégrer et la distribuer plus massivement. Une « verticalisation » marketing qui lui facilitera la tâche pour approcher des marchés internationaux. Une « suite logique » pour Eric Alessandri, qui a pour habitude de décider vite. Ainsi, dès le deuxième semestre 2019, se profilera l’ouverture de bureaux en Europe. « Nous recevons déjà des demandes d’Allemagne alors que notre site n’est pas traduit. »
