Valoriser sa marque employeur pour attirer les jeunes talents
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Valoriser sa marque employeur pour attirer les jeunes talents

De nombreuses PME industrielles éprouvent des difficultés pour recruter les compétences qui leur font défaut. Notamment les jeunes diplômés. Une conférence-débat organisée par Le Journal des Entreprises et Exponantes au salon Industrie Grand Ouest, mercredi 29 janvier, a tenté d’apporter des réponses à partir des bonnes pratiques de l’écosystème.

— Photo : Benjamin Lachenal

« Aujourd’hui dans leurs annonces d’emploi, les entreprises communiquent plus sur le poste qu’elles proposent que sur qui elles sont. Pourtant, ce qui va convaincre les jeunes de candidater, c’est d’abord l’attrait qu’ils vont éprouver pour cette entreprise. Il est donc fondamental pour les dirigeants d’entreprises qui peinent à recruter de valoriser leur marque employeur » explique Emmanuel Aumonier, directeur commercial et marketing d’Actual Leader Group (travail temporaire, formation, recrutement) en préambule de la conférence-débat « Industrie : comment attirer les jeunes talents ».

Cette conférence, organisée par Le Journal des Entreprises et Exponantes dans le cadre du Salon Industrie Grand Ouest, réunissait, mercredi 29 janvier au parc des expositions de Nantes, un plateau d’experts et d’acteurs économiques du secteur : outre Emmanuel Aumonier, étaient présents Valérie Drouault-Gourmel, dirigeante de la société IDEM 85 (Vendée), Yann Jaubert, Président du groupe Alfi Technologies (Maine-et-Loire), Yves-Olivier Lenormand, Délégué Régional Airbus Développement, Alain Mauny, Directeur Régional de Pôle Emploi en Pays de la Loire et Stéphane Degrés, directeur régional ouest du Groupe CESI (écoles d’ingénieurs).

Valoriser la marque employeur

Tous sont unanimes à constater les difficultés de recrutement actuelles des entreprises industrielles. Toutefois de bonnes pratiques permettent, selon eux, de palier cet écueil. « La marque employeur est importante, renchérit ainsi Alain Mauny, qui en veut pour preuve le fait que certaines PME ont moins de problèmes que d’autres pour recruter dans un même secteur ».

Pour Valérie Drouault-Gourmel la quête de sens va de soi et l’adhésion des jeunes au projet de la société est naturelle dès lors que le partage se fait sur la valeur travail. « Mais de nombreux métiers industriels ont été négligés car les cursus de formation qui les préparent, comme les CAP, ne sont pas valorisés » déplore la dirigeante d’Idem85, une entreprise adaptée (usinage et câblage électrique) qui emploie 80 % de personnes handicapées.

« Pour renforcer son image auprès des jeunes une entreprise dispose d’un certain nombre de leviers » estime pour sa part Yann Jaubert, dont le groupe Alfi Technologies, labellisé « Vitrine Industrie du futur », multiplie les occasions d’échanges avec les écoles et les étudiants, et qui a recruté trois jeunes diplômés dans le cadre du VTE (volontariat territorial en entreprise).

Encourager la mobillité

Autre enjeu pour l’attractivité des entreprises : leur localisation. « Plus on est proches de lieux attractifs, plus on attire », estime Stéphane Degrés (groupe CESI). « Effectivement ça peut être difficile de faire venir des jeunes à la campagne », reconnait Yann Jaubert, dont l’entreprise est implantée dans les Mauges. Pour bien recruter il faut donc, selon lui, « marketer le territoire au-delà de l’entreprise » en tenant compte des problèmes liés aux absences d’infrastructures.

Ne pas hésiter non plus à élargir son terrain d’action pour recruter en dehors de sa région et/ou en ciblant des populations spécifiques : « réfugiés, personnes éloignées de l’emploi, jeunes décrocheurs issus des quartiers prioritaires de la politique de la ville », cite par exemple Yves-Olivier Lenormand (Airbus) qui organise, avec d’autres partenaires, des jobs dating spécifiques et réguliers avec les entreprises régionales.

Et ce d’autant plus que « l’entreprise doit désormais se centrer sur les compétences des candidats et leur capacité à apprendre afin de les former, plus que sur leurs savoir et savoir-faire », estime Alain Mauny (Pôle emploi). « Actual a ainsi recruté avec succès dans les banlieues parisiennes pour des entreprises de Mayenne », confirme Emmanuel Aumonier.

Et pour encourager la mobilité des candidats entre les régions, Pôle emploi et le conseil régional des Pays de la Loire testent un « pacte mobilité » afin de répondre « aux besoins des entreprises locales » explique Alain Mauny (Pôle emploi) qui note que de nombreux dispositifs d’aides existent à condition de savoir les identifier.

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