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Un nouveau laboratoire pour Filavie à Roussay
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Un nouveau laboratoire pour Filavie à Roussay

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Filavie, la filiale du groupe Grimaud spécialisée dans les solutions naturelles pour la santé des animaux, à travers la production de vaccins et d’autovaccins, s’est installée dans un laboratoire neuf pour, entre autres, étendre ses activités à l’international.

Thomas Pavie, le directeur général de Filavie, devant le nouveau laboratoire construit à Roussay — Photo : Olivier Hamard JDE

Au cœur de la campagne de Roussay, à deux pas du siège du groupe Grimaud, le nouveau laboratoire de Filavie s’intègre parfaitement dans le site d’activité. « Mais ne vous y méprenez pas, ce n’est pas un bâtiment comme les autres, affirme Thomas Pavie, le directeur général de Filavie. Il est construit avec une double enceinte de confinement, avec des systèmes de pression différentielle pour ne pas contaminer ni que les bactéries sur lesquelles nous travaillons se mélangent. »

L’autovaccin, "haute couture de la vaccination"

La particularité du bâtiment justifie aussi le montant de l’investissement réalisé : 6 millions d’euros pour doubler la surface et atteindre 4 000 mètres carrés, l’occasion de créer 6 emplois avec l’objectif d’embaucher encore une quinzaine de personnes d’ici 5 ans. » Le développement des recherches sur les vaccins et la volonté du groupe de développer son secteur biopharmacie ne sont pas étrangers non plus à ce choix d’investissement : créée, 2002, Filavie travaille à la fois à la production de vaccins pour des animaux d’élevages, hors chiens et chats, mais aussi sur des autovaccins.

« C’est la haute couture de la vaccination, explique Thomas Pavie. Nous travaillons, dans ce cas, à partir d’une bactérie découverte dans une exploitation et le vaccin est destiné à cette seule exploitation. C’est souvent la meilleure arme pour réduire la consommation d’antibiotiques. Le vétérinaire effectue des prélèvements dans l’élevage et la bactérie est isolée dans un laboratoire. Nous allons produire un vaccin à partir de cette souche et nous assurerons ensuite un suivi régulier. Il faut environ 6 semaines à partir du moment où on reçoit cette bactérie, ce qui est suffisant car nous ne sommes pas dans le curatif. » Dans ce domaine des autovaccins, la filiale du groupe Grimaud travaille pour les trois-quarts dans le poulet et les autres volailles et pour le reste dans le porc et l’aquaculture et a commencé à développer le secteur du bovin.

9 millions d’euros de chiffre d’affaires pour 2018

En 2002, Filavie avait débuté avec 2 personnes et emploie maintenant 45 collaborateurs, vétérinaires, titulaires de doctorat ou encore techniciens. « Nous travaillions auparavant sur les bactéries et la recherche de vaccins contre les virus était à part, explique Thomas Pavie. Nous avons agrandi pour développer particulièrement l’activité sur ce secteur viral. »

Avec un chiffre d’affaires de 8 millions d’euros en 2017, qui devrait être supérieur d’un million d’euros cette année, le laboratoire Filavie œuvre pour moitié sur les vaccins et pour l’autre sur les autovaccins. « À ce jour, nous avons produit un vaccin autorisé, en 2016, contre la VHD, un virus qui touche le lapin, précise Thomas Pavie. L’une de nos forces est de travailler dans plusieurs filières de production animale, ce que les grands laboratoires rechignent souvent à faire. Filavie est un outil de taille moyenne, ce qui nous permet d’explorer des marchés de niche. » Et d’exporter aussi, puisque l’entreprise travaille avec des clients dans 11 pays. En juin dernier, elle était le seul laboratoire français à faire des autovaccins pour la Grande-Bretagne et compte aussi des clients en Moldavie, en Turquie et en Ukraine. Avec pour objectif de produire suffisamment pour s’adresser à d’autres pays encore plus lointains.

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