Un labo à 4 M€ pour tester les supercalculateurs angevins d'Atos
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Un labo à 4 M€ pour tester les supercalculateurs angevins d'Atos

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Fabricant de supercalculateurs de marque Bull, Atos abritera bientôt un laboratoire de test et validation de ces ordinateurs géants avant livraison. Une extension verra le jour d’ici fin 2018. Elle viendra s'ajouter aux 24.000 m² d’ateliers et bureaux existants. Un projet à quatre millions d’euros.

— Photo : FLORENT GODARD / LE JOURNAL DES ENTREPRISES

Un million de milliards d’opérations à la seconde. Ce chiffre surréaliste, c’est la puissance d’une cellule de base servant à fabriquer un supercalculateur « Bull Sequana ». On appelle ça un petaflop. À Angers, l’usine d’Atos (230 salariés), qui a repris Bull en 2014, produit ce type de superordinateur. Des mains expertes assemblent une foule de processeurs informatiques dans des plusieurs armoires équipées d’un système de refroidissement liquide, pour créer « une » machine.

Un marché de niche mondial. « Actuellement, on livre un supercalculateur pour le commissariat à l’énergie atomique, qui s’en sert pour simuler des essais nucléaires. Après avoir équipé son homologue britannique, l’Atomic Weapons Establishment », indique Vincent Sarracanie, directeur du site angevin. Un site intégré à la branche big data & security d’Atos (700 M€ de CA), qui revendique la place de premier fabricant européen de supercalculateurs.

Production au plus haut depuis 10 ans

En moyenne, Atos livre une trentaine de machines par an, vendues entre deux et cinquante millions d’euros pour les plus grosses (autour de 100 petaflops). L’usine angevine, qui assemble aussi des serveurs informatiques, affiche un carnet de commandes en hausse. « Le volume de production n’a jamais été aussi élevé depuis 10 ans », annonce Vincent Sarracanie. Une bonne nouvelle, d’autant plus appréciée après le traumatisme provoqué par la chute Bull dans l’inconscient collectif. Pour rappel, la fabrique d’ordinateurs employait 3.500 personnes en 1980, avant de voir fondre ses effectifs...

Une extension de 2 000 m²

Autre bonne nouvelle, Angers abritera bientôt un laboratoire de test et validation des supercalculateurs avant livraison. Pour l’accueillir, une extension de 2.000 m² verra le jour d’ici fin 2018, en plus des 24.000 m² d’ateliers et bureaux existants. Un projet à quatre millions d’euros. L’idée : prouver que les performances sont atteintes et que les machines fonctionnent bien avec les logiciels très, très spécifiques de ses clients.

Un pas vers l’ordinateur quantique
Parmi eux, on trouve Météo France pour ses prévisions, des compagnies pétrolières qui étudient le futur potentiel d’un gisement ou des instituts comme le Genci, qui calcule entre autres la vitesse de propagation des tsunamis…

« Ce laboratoire pourra aussi abriter une plate-forme collaborative pour l’enseignement et la French Tech, avec mise à disposition d’un supercalculateur et d’un simulateur de machine quantique, qui devrait devenir l’ordinateur de demain », ajoute Vincent Sarracanie.

La différence avec un supercalculateur ? Une question de puissance. Pour prendre une comparaison, imaginez que vous faites un sondage dans une ville. La méthode d’un supercalculateur sera d’aller poser vos questions à tous les habitants, un par un, ultra rapidement. Tandis que la méthode quantique consiste à poser la question à tout le monde simultanément, puis à enregistrer les réponses en même temps ! Un exemplaire de ce simulateur, la « Quantum Learning Machine » vient d’être livré par Atos au département américain de l’énergie. L’informatique quantique pourrait permettre de faire face à l’explosion des données liées au big data et à l’internet des objets. Mais aussi de progresser dans les domaines du deep learning et de l’intelligence artificielle.

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