Depuis 2010, Twiga fournit des cartes électroniques qui permettent aux industriels la transmission, le traitement et le stockage d'images vidéo sur leurs équipements. "À la fin des années 2000, l'industrie avait une décennie de retard dans le passage de l'analogique à la HD, raconte Olivier Saint-Martin, cofondateur et président de la société toulousaine. Nous avons créé Twiga pour aider les entreprises à gérer leurs fichiers vidéo numériques".
Aujourd'hui dotée de 14 collaborateurs - dont 7 ingénieurs en bureau d'études - l'entreprise a conquis une centaine de clients et enregistre 10 à 15 % de croissance annuelle depuis sa création pour un chiffre d'affaires de 2 M€ en 2017. Twiga conçoit, développe et code 20 000 cartes électroniques par an, fabriquées par la PME Acemis, à Cugnaux. Une partie de ces cartes, dites standards, est distribuée via une vingtaine de sociétés un peu partout dans le monde. Elles font la réputation de Twiga et lui procurent des clients pour des produits sur cahier des charges, dits "custom", qui génèrent 85 % du CA de l'entreprise. "Nous sommes les seuls en Europe à gérer la R&D jusqu'à la production, note Olivier Saint-Martin. Ces produits sur cahier des charges nous offrent un socle financier stable".
60 % du CA réalisés dans le médical
Toujours à la pointe (résolution 4K, transmission par le réseau GSM, miniaturisation...), Twiga travaille avec le toulousain Nexio pour la validation de ses cartes. "Ces tests nous permettent de fournir des secteurs aux normes très exigeantes comme le médical, l'aéronautique ou la défense", précise Gérard Rochex, cofondateur de Twiga. L'entreprise réalise notamment 60 % de son CA dans le médical. Le plus gros marché de Twiga concerne les loupes vidéo qui permettent aux malvoyants et personnes âgées d'afficher en plus gros le contenu d'un document papier sur un écran d'ordinateur. L'entreprise toulousaine fournit 10 000 cartes électroniques (la moitié de sa production annuelle) au hollandais VFO.
En outre, Twiga fournit des caméras légères utilisées pour les essais en vol d'Airbus. Elle conçoit aussi des systèmes d'observation et de guidage pour gros drones et hélicoptères (Proche-Orient, États-Unis, Europe du Nord), et pour des drones civiles dans le sport, l'urbanisme, l'écologie, le secours...
Mieux cibler les marchés en France
Par ailleurs, grâce à un contrat Export de la Région, l'entreprise a embauché un directeur marketing international en 2016, ce qui lui a permis de booster ses ventes de 20 % en Europe et dans le monde. Aujourd'hui, 80 % des produits de Twiga sont destinés à l'export. L'entreprise se rend désormais beaucoup sur les grands salons, comme le Vision Stuttgart 2018 qui aura lieu en novembre.
"Malgré ce succès à l'étranger, nous souhaitons viser plus la France en y maîtrisant mieux notre développement commercial : ne plus attendre que les affaires viennent au fil de l'eau mais cibler les marchés", précise le président de Twiga. Enfin, le Toulousain travaille avec l'autrichien Swarovski sur des systèmes vidéo connectés à internet pour leurs jumelles. En 2018, Twiga prévoit un CA de 2,3 M€.