Face public, face caméras et réseaux sociaux, les 25 dirigeants ou représentants d'entreprises morbihannaises présents lors de la matinée de la transition énergétique, s'en sont bien sortis. Pour cet atelier organisé par la CCIM, Philippe des Robert, expert en éco-innovation dans le réseau, et les équipes ont misé sur une formule innovante. « Les 25 sociétés présentes ont eu cinq minutes, pas une de plus, pour présenter leur activité, produit et leur actualité. En résumé, le message que je leur ai passé en amont c'était " Étonnez moi, surprenez-nous. " » Dans la salle, d'autres professionnels de la transition énergétique et des prescripteurs. À tour de rôle, ces dirigeants plus habitués à innover, se sont prêtés au jeu.
Premiers marchés
Turbiwatt (Caudan) et ses turbines hydroélectriques de basse chute a ouvert le bal. Didier Grégory a confirmé l'installation de ces premières turbines pour les moulins « qui affichent une puissance développée de trois à quatre fois plus que les roues à aubes classiques. » Outre ce marché, l'entreprise s'intéresse à des applications industrielles à destination de professionnels du traitement de l'eau, de l'industrie et de la chimie. Des perspectives se dessinent pour le dirigeant qui entend franchir un nouveau cap. Turbiwatt vient de décrocher deux marchés en Suisse pour Romand Énergie et Gruyère Énergie. Si pour tous l'exercice est un moyen de se faire connaître et d'initier du business d'autres ont mis en évidence leurs besoins. Christian Le Roy et son innovation
Hydrolienne en rivière (Sérent) « est à la recherche d'un partenaire industriel pour le développement des ailes oscillantes » qu'il teste actuellement en prototype sur l'Oust. »
À la recherche d'investisseurs
Des investisseurs et des relais de croissance, c'est aussi ce que d'autres ont exprimé une fois avoir fait la démonstration que leur modèle fonctionne. À La Gacilly, Vincent Haentjens est l'initiateur du Mulot, ce réseau spécialisé dans les travaux d'énergie et surtout d'achats groupés d'énergies. « Notre réseau compte 1.000 membres et 30 entreprises. Notre rôle est de faire l'intermédiaire via une plate-forme web. Ce site pilote est présent depuis deux ans sur Ploërmel, Vannes et Redon. » Si le Mulot fait la mise en réseau des besoins de ses membres en travaux et les relaie auprès des artisans locaux, il permet aussi l'achat de pellets par exemple. « Nous nous approvisionnons auprès de Bretagne Pellets à Mauron, le stockage et la livraison sont assurés par un Esat local. Nous devons trouver des solutions en local. » Fort de l'expérience de ce pilote, le dirigeant planche sur la création de 16 autres sites bretons d'ici à deux ans. Mais pour cela, il faudra également trouver des partenaires financiers.
Affaires à suivre
Durant cette matinée, le public sera passé par toutes les énergies et les innovations notamment un bateau hydrolienne qui remonte au vent, du stockage de chaleur par le froid ou via des matériaux réfractaires mais aussi les traqueurs solaires d'Hilaire Dacquait de
LTE qui a breveté son innovation et vient de décrocher une commande... au Qatar. Et comme ce rendez-vous ne se voulait pas comme les autres, entre les pitchs, les pauses ont été volontairement longues « pour faciliter les échanges, les prises de contacts » et vraisemblablement le business. Plusieurs entrepreneurs ont d'ailleurs envisagé d'étudier des collaborations communes. Au-delà de ce temps fort, l'échange va se prolonger : les pitchs ont été captés sur Périscope (compte CCI du Morbihan), un direct live Twitter a eu lieu car ces entreprises sont fortement présentes sur les réseaux sociaux. Post événement, les coordonnées des uns et des autres ont été échangés ; les intervenants se retrouveront pour un moment d'échange privilégié. Transition et transmission font donc bon ménage.
Ségolène Mahias
Cinq minutes, pas une de plus, pour séduire de futurs clients ou des investisseurs. Le challenge a été relevé par 25 sociétés morbihannaises à l'occasion de la première du Pitch des entreprises de la transition énergétique.
