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Sur le nouveau Min de Nantes : "On est passé de la 2 CV à la Rolls Royce"
Loire-Atlantique # Agroalimentaire # Attractivité

Sur le nouveau Min de Nantes : "On est passé de la 2 CV à la Rolls Royce"

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Depuis le 5 mars 2019, tous les nouveaux locataires ont déménagé sur le nouveau Min de Nantes. Les 105 grossistes, mareyeurs et fleuristes prennent leur marques, et voient déjà les effets de la nouvelle infrastructure sur leurs commandes. Reportage à l'aube, à la porte de Rezé.

— Photo : JDE

Six heures du matin à la Porte de Rezé. Les lumières de la gigantesque halle de fruits et légumes rayonnent comme un phare dans la nuit. Pour les clients qui chercheraient encore la nouvelle adresse, le halo lumineux indique à coup sûr l’entrée du Marché d'intérêt national de 70 000 m². À l’intérieur de la gigantesque halle longue comme la Tour Eiffel, des dizaines de transpalettes se croisent dans tous les sens. Depuis 4 h 30 c’est le rush : les restaurateurs font la queue, paniers remplis, chez Promocash, les cageots de légumes s’amoncellent sur le carreau des producteurs, les camions défilent à l’entrée et à la sortie.

Maraîchers, fleuristes, mareyeurs… Ça y est, les 105 nouvelles entreprises locataires du nouveau marché d’intérêt national ont pris leurs marques et changé l’adresse de leur siège. Le déménagement s’est opéré sur quatre week-end en février et s’est terminé le 3 mars 2019 avec les fleuristes.

Showroom et réfrigérateurs

« C’est le jour et la nuit, avant on avait la 2 CV, maintenant c’est une Rolls-Royce », confie Yvan Charpentier, dirigeant du Groupe Charpentier, le grossiste de fruits et légumes, à Johanna Rolland, présidente de Nantes Métropole venue rendre visite aux nouveaux locataires. Il vante la propreté des lieux, la meilleure gestion de la logistique et du froid, bref, « un super outil ».

« les clients ont l’impression d’entrer dans un magasin alors que c’est un entrepôt »

Même constat de la part de son voisin Guilbaud qui a déménagé dans 4 000 m². Pour lui, c’est la gestion des températures qui fait la différence. « Désormais nous pouvons montrer toute la marchandise aux clients alors qu’auparavant nous étions obligés de cacher nos stocks pour préserver les fruits et légumes, surtout en été. Résultat : les clients commandent plus. « Il n'y a pas photo », affirme André Mallard, le nouveau PDG de Guilbaud.

Johanna Rolland, présidente de Nantes Métropole, échange avec André Mallard, PDG du grossiste de fruits et légumes Guilbaud sur le nouveau Min. — Photo : JDE

Il s’est installé en face du groupe Marais qui a profité du déménagement pour inaugurer un nouveau service drive pour ses clients. Eux aussi en ont profité pour soigner leur devanture : Berjac, le grossiste italien AS Carol qui est passé de 250 à 800 m² et même le distributeur de spiritueux Vito ont choisi de créer un showroom à l’entrée de leurs cases. « les clients ont l’impression d’entrer dans un magasin alors que c’est un entrepôt », constate le dirigeant d’AS Carol.
Promocash aussi a soigné ses rayons et ses 2 500 m² de surface, ce qui lui a demandé de recruter cinq personnes supplémentaires. « On a séparé le magasin de l’entrepôt, 100 % de nos clients sont contents », constate François Chartier, gérant de Promocash à Nantes où trente salariés s’activent toutes les nuits.

Des places à prendre sur le pôle agroalimentaire

En tout 800 personnes travaillent sur ce nouveau Min. C’est Nantes Métropole qui a géré ce déménagement XXL qui a nécessité 156 millions d’euros d’investissements, aidé de l'Etat à hauteur de dix millions d’euros et de la Région qui a apporté trois millions d'euros. L’enjeu était de taille pour la métropole : c’était la première fois en France qu’un Marché d’intérêt national déménageait dans son intégralité. À une exception près, toutes les entreprises ont suivi le mouvement pour rejoindre le deuxième plus grand Min après Rungis qui réalise 470 millions d'euros de chiffre d'affaires. Actuellement 96 % de la surface est louée. Il reste 1 300 m² à pourvoir. Des places sont aussi disponibles sur le pôle agroalimentaire voisin.

Sur cet espace de 55 hectares rebaptisé Agropolia, 68 % des surfaces sont commercialisées. Lebeaupin, Miti, Mechinaud, PalmiLoire, Terre Azur, Atlagel, Richardeau, Nature et Aliments, Fruidor, Transcostal, ont posé leurs valises depuis plusieurs mois. 35 % du pôle agro reste disponible à la commercialisation.

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