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Soregom investit pour optimiser le recyclage des pneus usagés
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Soregom investit pour optimiser le recyclage des pneus usagés

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La PME lot-et-garonnaise Soregom, qui réemploie et recycle des pneus, vient d'investir pour optimiser son processus de broyage destinés à des cimenteries. Elle souhaite mécaniser sa chaîne de traitement et acheminer une partie de sa production par bateaux jusqu'au port de Bordeaux.

La PME lot-et-garonnaise Soregom, dirigée par Frédéric Dupart, s’est spécialisée dans le réemploi des pneus, notamment pour alimenter des cimenteries — Photo : Romain Béteille

Des pneus recyclés pour fabriquer du ciment. C'est aujourd'hui le principal débouché de la PME lot-et-garonnaise Soregom (24 salariés, 3,3 M€ de CA en 2022), qui fait partie des dix collecteurs de France Recyclage Pneumatiques, groupement d'intérêt économique national fondé en 2004. La société va finaliser en 2024 un investissement d'environ 420 000 euros pour optimiser ses deux lignes de production et réfléchit déjà à plusieurs pistes pour rendre son procédé plus vertueux.

Débouchés cimentés

Née en 2008, Soregom, qui en 2022 a collecté 17 000 tonnes de pneus (dont 2 000 vendues pour réemploi en négoce), a d'abord démarré son activité avec une ligne de broyage à coupe large pour fabriquer Draingom, une alternative aux granulats utilisée dans les travaux publics pour des remblais techniques et bassins de rétention. "Depuis 2015, ce produit est moins demandé. La société était dans une impasse, il lui fallait investir pour couper les pneus plus fins et trouver de nouveaux débouchés", explique Frédéric Dupart, le directeur.

Soregom vient d’investir environ 420 000 euros, avec une aide de 146 000 euros du Conseil régional, pour optimiser son processus de broyage des pneus — Photo : Romain Béteille

En 2018, elle franchit le pas d'un second broyeur en investissant 350 000 à 400 000 euros. Le produit fini, le Cimgom, représente aujourd'hui la plus grande partie de son circuit de revalorisation, soit 15 000 tonnes qui partent en France, en Espagne, au Maroc ou en Turquie. "Notre broyat dispose de qualités physico-chimiques stables et homogènes et d'un pouvoir calorifique élevé pour alimenter la combustion dans les fours. C'est un combustible alternatif et l'intérieur de la gomme comprend aussi des minéraux ferreux dont les cendres et résidus de combustion entrent dans la fabrication du ciment", détaille le dirigeant, en citant notamment le groupe Lafarge comme l'un de ses clients.

Mécanisation et fret

Les 420 000 euros investis dernièrement doivent optimiser ce deuxième broyeur. "Nous allons pouvoir produire les gammes Draingom et Cimgom simultanément. Alors qu'auparavant le deuxième broyeur fonctionnait obligatoirement dans le prolongement du premier, il pourra désormais tourner en même temps", poursuit Frédéric Dupart. Le but est d'augmenter son taux de valorisation matière et sa capacité de traitement, en lui permettant notamment de couper plus efficacement les pneus de poids lourds.

Autres chantiers : mettre en place des mesures de délestage électrique et mécaniser le tri, aujourd'hui manuel. Une réflexion qui pourrait conduire à la construction d'un bâtiment industriel, la PME faisant aujourd'hui tourner ses broyeurs à ciel ouvert. Un chantier "qui pourrait prendre deux à cinq ans". Soregom est, enfin, associée à une réflexion locale avec plusieurs entreprises, collectivités et institutionnels pour transporter son broyat sur des péniches et développer le fret fluvial jusqu'au port de Bordeaux. "On peut charger 4 000 tonnes de pneus sur un bateau, soit l'équivalent de 140 camions ou une vingtaine de péniches", évalue Frédéric Dupart. Un premier "bateau test" pourrait s'élancer d'un quai voisin en 2024.

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