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SofIA Cosmétiques veut répondre au danger des crèmes solaires
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SofIA Cosmétiques veut répondre au danger des crèmes solaires

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PME de 70 collaborateurs basée à Carros, le laboratoire SofIA Cosmétiques est en passe de répondre à une question de santé mondiale liée aux dangers des crèmes solaires. Mais pour passer à la production, la lauréate de France Relance doit d’abord trouver l’espace nécessaire et les investissements pour ce faire.

Alexandre Dingas dirige le laboratoire Sofia Cosmétiques qu’il a fondé à Carros, près de Nice — Photo : Sofia Cosmétiques

Le laboratoire SofIA Cosmétiques ne clôturera ses comptes qu’au 31 mars prochain mais sait déjà qu’en 2021, ses résultats auront retrouvé des couleurs, en hausse par rapport à 2019 (avec alors un chiffre d’affaires à 10 millions d’euros), avec "peut-être même une croissance à deux chiffres" selon son fondateur et dirigeant, Alexandre Dingas. Cela résulte d’une structuration commerciale, avec notamment le recrutement d’une personne dédiée à Paris. Et aussi car "nous sommes portés par notre activité liée aux produits solaires pour laquelle nous sommes désormais reconnus comme de grands spécialistes". Cela représente 35 % de l’activité du laboratoire carrossois qui fabrique en marque blanche des produits de beauté, d’hygiène et solaires depuis 1989. Et peut-être davantage demain grâce au projet Exoshield.

Production pilote avant fin 2022

Une étude américaine a montré que les crèmes solaires pouvaient pénétrer la peau et se retrouver dans la circulation sanguine, avec plus ou moins de toxicité. Certaines sont soupçonnées d’être cancérigènes ou des perturbateurs endocriniens. "À partir de cela, nous nous sommes posé la question : comment se protéger du soleil, sans retrouver trace de ces produits dans le sang ?", explique le docteur en chimie et sciences naturelles. "Nous y travaillons depuis trois ans et avons trouvé comment entourer ces filtres solaires de capsules assez grosses pour les empêcher de pénétrer la peau. Pour avoir donc le bénéfice de la crème solaire sans le risque. C’est un gros projet pour arriver à ce que le produit soit accessible, commercialement vendable, pour obtenir aussi l’agrément de la FDA pour le marché américain, les États-Unis étant très stricts sur la question." L’innovation est par ailleurs neutre pour l’environnement, les membranes étant biodégradables. "À ce jour, nous avons franchi toutes les étapes de recherche et de tests pour arriver aux ultimes étapes de purification et de concentration", précise Alexandre Dingas. "Si tout va bien, ce qui n’est pas facile à dire dans le contexte que nous vivons, avec les difficultés d’approvisionnements et autres, nous entrerons dans la phase de production avant la fin de l’année, avec de petits lots pilotes, pour pouvoir fabriquer de manière plus importante en 2023." L’innovation de SofIA Cosmétiques est susceptible d’intéresser les fabricants de filtres solaires eux-mêmes, dans le monde entier.

Où installer les machines ?

Une promesse de taille mais qui manque malgré tout de soutien. Exoshield a nécessité entre 800 000 et 1 millions d’euros d’investissement pour la R & D pour laquelle le projet a été soutenu en partie par un PIA (Programme d’investissements d’avenir). Pour la production, l’investissement devrait s’élever entre 500 000 et un million d’euros. L’entreprise figure sur les tablettes du plan France Relance, qui doit lui allouer 180 000 euros pour l’achat de machines mais uniquement pour cela. Or, elle doit d’abord trouver un terrain pour les installer. "Dans notre région, le foncier est un problème majeur. Comment augmenter notre surface de production ? Nous ne sommes qu’une PME. Avant l’achat des machines, nous devons régler la question de l’aménagement. Pourra-t-on agrandir l’usine ? Le PLU autorise-t-il la construction d’un nouveau bâtiment adjacent ? Nous étudions la question."

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