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Sinallagma construit des îlots de fraîcheur végétalisés en structures réciproques
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Sinallagma construit des îlots de fraîcheur végétalisés en structures réciproques

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Vincent Bechtel a lancé Sinallagma en 2022. Il crée des structures en bois écologiques qui agissent comme des îlots de fraîcheur en ville. Une levée de fonds est en cours pour lancer la production à grande échelle de ce produit innovant.

Vincent Bechtel a mis au point des structures réciproques qui constituent des îlots de fraîcheur végétalisés pour lutter contre les effets du réchauffement climatique — Photo : Virginie Monvoisin

Le créateur

À 42 ans, Vincent Bechtel est titulaire de quatre masters - en ingénierie thermique industrielle, en urbanisme, gestion de projet et diplômé de Polytechnique - a suivi un programme de management international en Belgique puis passé son CAP de charpentier avec Les Compagnons du Devoir. Après avoir travaillé en tant que chargé d’affaires dans la construction de salles blanches, puis dans l’industrie pharmaceutique (extension de site, transfert de technologie…), il décide d’entreprendre. "Je voulais faire ma part pour l’écologie, confie-t-il. Alors que l’on parle beaucoup du changement climatique, je retombe sur un livre qui m’avait passionné il y a quelques années sur les structures réciproques. J’ai décidé d’utiliser ce principe pour créer des îlots de fraîcheur".

Le concept

En 2022, Vincent Bechtel fonde Sinallagma, à Paimpont, où il réside, investissant 25 000 euros pour créer un prototype et trouver le bon logiciel de design (et installer un atelier au fond du jardin !). L’entreprise conçoit et fabrique des ombrières végétalisées atypiques, entièrement écologiques, en s’inspirant du biomimétisme. "Une structure réciproque, c’est une structure dont chaque barre tient sur la suivante autant qu’elle soutient la précédente", définit le créateur. Autrement dit, pas besoin ni de vis, ni de colle.

"La conception de ces structures permet d’utiliser 25 % de bois en moins qu’une ombrière classique, et d’avoir de grandes portées", souligne-t-il. Sinallagma propose pour l’instant 6 modèles d’ombrières, qui font jusqu’à 6 mètres de diamètre et peuvent être assemblées. "Elles permettent de créer des écrins pour la biodiversité, de ramener des senteurs en ville en faisant pousser des plantes grimpantes comme du jasmin ou du chèvrefeuille. À l’ombre des plantes, la température baisse automatiquement, jusqu’à 7 °C." La solution séduit collectivités, entreprises et particuliers pour un prix médian à 15 000 euros (à partir de 4 000 euros).

Les perspectives

Avec deux collaborateurs et cinq commerciaux (d’autres sont en cours de recrutement), Sinallagma vise un développement en France puis à l’international d’ici à 2025. Le dirigeant prévoit la vente de 60 structures en 2024, puis "au moins une par jour dans cinq ans". Pour l’instant, elles sont fabriquées par une menuiserie "près de Rennes". Mais à l’avenir, Sinallagma aura son propre atelier. Elle a en effet reçu le soutien de la communauté de communes de Brocéliande, qui lui louera 100 m² en fin d’année. "Nous devrions ensuite lui acheter 3 000 m² de terrain pour construire un bâtiment de 1 600 m² à l’horizon 2026", annonce Vincent Bechtel. L’entreprise prépare pour cela une première levée de fonds. Une phase d’amorçage avant la fin de l’année, puis une série A en 2024, devraient apporter "quelques millions d’euros" pour lancer la production des structures.

Ille-et-Vilaine # Industrie # Matériaux de construction # Innovation # Start-up
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