En 2021 Serge Ferrari, qui emploie plus de 1 000 collaborateurs, a réalisé un chiffre d’affaires record de 285,9 millions d’euros, en progression de 46,4 %, et un bénéfice de 10,2 millions d’euros, contre 0,4 million un an plus tôt. Comment expliquez-vous de tels résultats ?
Après une année 2020 compliquée, liée à la crise sanitaire, nous sommes repartis très forts sur nos quatre marchés stratégiques : architecture tendue (toitures pour chapiteaux, stades, etc.), structure modulaire (couvertures de halls, tentes événementielles), protection solaire (stores intérieurs et extérieurs, aménagement de terrasse) et marine & immobilier (toiles pour mobilier extérieur et sellerie de bateaux). Ces marchés nous ont poussés de manière spectaculaire. Malgré le contexte, nous avons réussi à faire tourner nos usines de façon optimale, ce qui nous a permis de livrer nos clients en temps et en heure. Et puis notre croissance est aussi le résultat de la consolidation de nos dernières acquisitions réalisées en 2020. D’abord avec notre prise de participation majoritaire au sein du fabricant taïwanais FIT, spécialisé dans les membranes PTFE pour le marché des architectures suspendues, et ensuite avec la reprise en juillet 2020 de notre concurrent allemand Verseidag-Indutex. Plus de 250 salariés, 72 millions d’euros de chiffre d’affaires : c’est notre plus grosse acquisition. C’est elle qui nous a fait changer de dimension et nous a permis de nous restructurer. Cela nous a aussi amené de nouvelles ressources de production mais aussi de nouveaux procédés technologiques pour nous développer. Et cette stratégie commence à porter ses fruits.
Avez-vous prévu de poursuivre votre stratégie d’acquisition en 2022 ?
Nous sommes toujours à l’écoute du marché mais, à ce jour, il faudrait lire dans une boule de cristal pour savoir si Serge Ferrari va procéder à de nouvelles acquisitions en 2022. Dans tous les cas, nous sommes sur une dynamique de croissance. L’année 2021 a été très bonne mais n’a pas été à un très haut niveau toute l’année. Certains sites ont redémarré leur activité plus tardivement que d’autres, ce qui me fait dire qu’avec nos capacités de production actuelles, nous avons encore une marge de progression pour pouvoir fournir plus. Nous avons d’ailleurs un carnet de commandes pour 2022 historiquement très élevé. Nous avons renforcé nos équipes de production. Nous devrions donc être en capacité de produire plus, que ce soit en France, en Allemagne ou en Italie, pour atteindre, avec un an d’avance sur nos objectifs, les 310 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2022.
Est-ce que la guerre en Ukraine peut impacter votre activité ?
Nous avons des marchés en Ukraine et aussi en Russie. Nous avions d’ailleurs livré beaucoup de stades pour la Coupe du Monde en 2018. Nous verrons comment cela évolue. Cela peut affecter une partie de notre activité mais cela ne remettra pas en cause notre prévisionnel de chiffre d’affaires 2022. Si on ne prend en compte que ces deux pays, l’impact devrait être limité.
Depuis le 1er janvier, Serge Ferrari a également fait évoluer sa gouvernance. Pourquoi ?
Au mois de décembre, Sébastien et Romain Ferrari ont décidé de prendre du recul tout en pérennisant l’actionnariat familial et en organisant la transition managériale. Il a donc été décidé d’évoluer d’une gouvernance unitaire à conseil d’administration vers une société avec un directoire et un conseil surveillance. Sébastien et Romain Ferrari sont désormais président et vice-président du conseil de surveillance et j’assure désormais la présidence du directoire avec à mes côtés Philippe Brun en qualité de membre du directoire.
Serge Ferrari vient de signer un partenariat avec l’aventurier Mike Horn autour du challenge Pangaea X. De quoi s’agit-il ?
Lancé par l’aventurier Mike Horn, Pangaea X est un challenge éducatif et international en faveur de la préservation de la planète. Sur cette première édition, l’idée est de faire concourir des équipes de jeunes francophones de 16 à 25 ans vivant en Europe autour de projets économiquement viables sur la sauvegarde des océans.
"Les océans, c’est un sujet sur lequel nous nous penchons sérieusement"
Ce qui est intéressant, c’est tout le cheminement pédagogique et l’accompagnement de ces jeunes. Les participants ont cinq mois pour prouver leur détermination et passer les étapes de sélection pour accéder à la finale le 17 septembre 2022. Au cours du programme, ils seront conviés à rejoindre Mike Horn et l’équipe Pangaea X lors d’ateliers dispensés par des coachs. Ils profiteront aussi de sessions de travail sur l’innovation avec des experts et de dépassement de soi lors d’aventures avec Mike Horn.
Quelle est la finalité pour Serge Ferrari de ce challenge monté en partenariat avec Mike Horn ? C’est une opération de communication ?
Pas seulement. Pangaea X, c’est avant tout la rencontre entre deux sociétés - Serge Ferrari et celle de Mike Horn - aux valeurs communes. Et puis les océans, c’est un sujet sur lequel nous nous penchons sérieusement. Nous avons fait beaucoup de développement ces dernières années sur ce thème. Nous avons notamment développé des membranes spécifiques avec des cages fermées pour l’exploitation des saumons. Cette solution permet de rendre plus propre et plus vertueux la production et l’élevage des saumons. Depuis, nous sommes très attentifs à la question de la préservation des océans mais aussi des énergies marines. Chez Serge Ferrari, nous avons beaucoup de sujets qui font sens avec l’engagement de Mike Horn.
