Selva Électronique a réalisé, en 2023, un chiffre d’affaires record de 22,5 millions d’euros, en croissance de près de 20 % par rapport à l’exercice précédent. La PME, qui conçoit et fabrique des cartes et systèmes électroniques principalement pour l’industrie, doit la progression historique du volume de ses commandes à plusieurs facteurs. Le premier est d’ordre conjoncturel. Après la pénurie de composants qui a suivi la période Covid, les clients de Selva ont pris leurs précautions en anticipant leurs besoins pour 2022 et 2023.
Montée en puissance de l’aéronautique
Par ailleurs, Selva a enregistré de beaux succès commerciaux, notamment, dans le secteur aéronautique qui a doublé sa part dans le chiffre d’affaires de l’entreprise. "Depuis la sortie du Covid, la part de l’aéronautique dans notre activité s’accélère. Ce n’est pas un hasard. Depuis une dizaine d’années, nous faisons des efforts dans ce sens. Nous sommes montés en compétences pour répondre aux normes très exigeantes du secteur. Nous avons ainsi décroché la norme EN9100", explique David Hériaud, dirigeant de Selva. Les autres secteurs d’activité pour lesquels travaille la PME, comme la sécurité, le médical, la robotique, la compétition automobile, la navale…, ont également connu une belle dynamique commerciale, portée par l’intégration croissante de composants électroniques dans de nombreux produits.
Priorité à la robotique
Le dirigeant attribue également ces succès à sa stratégie de développement qui fait de la robotisation une priorité. Sur la période 2024-2027, Selva investira ainsi 2,3 millions d’euros dans un système de stockage intelligent, un robot d’inspection à rayons X et des outils dernière génération de brasage sélectif. À cela s’ajoute une enveloppe dédiée à la gestion des flux.
"Aussi compétitifs que nos concurrents asiatiques"
"Les années passées, nous avions déjà investi un montant comparable dans la robotique. Ces investissements nous permettent d’accélérer les cadences de nos lignes de production, tout en gagnant en précision et en qualité. Les importants gains de productivité obtenus nous rendent aussi compétitifs que nos concurrents asiatiques. Cela nous permet de fabriquer en France des produits qui étaient auparavant produits en Asie. Les industriels qui ont fait le choix de s’approvisionner en Europe attendent toutefois de nous beaucoup de flexibilité", commente David Hériaud.
Cette souplesse est apportée par l’outil de production réparti sur deux sites. L’usine de Vallet (siège social), en Loire-Atlantique, qui emploie 130 salariés, est positionnée plutôt sur les marchés récurrents et de taille plus importante. Tandis que le site de Chalon-sur-Saône (40 salariés) en Bourgogne-Franche-Comté, qui a bénéficié de deux millions d’euros d’investissement soutenus par le plan France Relance, permet d’absorber les pics de charge.
Des efforts autour de l'IA et de la RSE en parallèle
Les autres axes d’investissement de Selva portent sur l’accélération du déploiement des outils fondés sur l’intelligence artificielle et sur le renforcement des actions dans le domaine de la RSE. "Je suis très attaché aux valeurs et au rôle de l’entreprise au sein de la société", affirme le dirigeant, qui recrute une personne en charge de coordonner la politique de l’entreprise en la matière.
