Comment Méritis a-t-il évolué depuis sa création, il y a seize ans ?
En 2007, Meritis était un acteur du conseil en informatique dans la finance. Nous sommes toujours très présents, voire leaders, dans ce secteur mais en 2016, nous nous sommes diversifiés et ouverts à l’industrie, le transport et le luxe. À Sophia Antipolis, nous comptons une trentaine de clients actifs parmi les plus grands que sont Amadeus, Orange, Airbus, Mane, Air France ou ProBTP. Nous sommes aussi implantés à Aix-en-Provence, Montpellier, Nantes et désormais à Toulouse, Lille, Bordeaux et Lyon. Rennes et Strasbourg nous intéressent également. Nous avons à ce jour 900 collaborateurs dont 120 à Sophia Antipolis où nous recrutons encore une soixante de personnes. Nous avons toujours été en croissance, y compris pendant le Covid. Notre chiffre d’affaires de 79 millions d’euros en 2022, devrait atteindre les 90 millions d’euros cette année.
Quels sont vos projets à l’international ?
Depuis septembre dernier, nous sommes à Lisbonne, une ville très dynamique dans le digital, où nos clients bancaires comme BNP Paribas sont très présents, et où il fait bon vivre. Notre plan d’expansion prévoit également dans les années à venir des implantations à Madrid et Barcelone, et dans des villes très orientées finance comme Londres, Genève et Luxembourg. Le territoire du luxe nous amènerait en Italie. Nous travaillons beaucoup pour LVMH et Kering. Nous y allons par étapes. Il faut être en capacité de dessiner son plan de croissance à l’étranger mais c’est aussi une question d’hommes et de femmes. Il faut avoir les bonnes équipes dans les bons territoires, avec cette alliance de l’expertise et du choix de vie. Si une entreprise n’a pas comme vocation de rendre heureux ses collaborateurs, ce n’est pas son objectif premier, la notion d’équilibre m’importe beaucoup. Pour être bien dans son métier, il faut être bien dans son équilibre.
Et cet équilibre passe-t-il par le partage de la valeur ?
C’est fondamental. Il y a de nombreuses manières de partager la valeur, dans le plan de rétribution, dans le variable proposé, dans les objectifs… L’actionnariat salarié dans lequel on s’est lancé en mai est un paramètre auquel j’étais très attaché.
C’est un gros dispositif, très technique, qui a demandé une grande préparation, avec énormément d’étapes, des agréments AMF à obtenir, des notions de valorisation de titres… Un pool d’actions avait été défini avec nos actionnaires, mis à disposition de nos collaborateurs, quelle que soit leur fonction, qu’ils pouvaient acheter avec quelques éléments préférentiels. Par l’intermédiaire d’un Fonds Commun de Placement (FCPE), une enveloppe globale de 500 000 euros a ainsi été proposée. Cela a été un succès puisque 40 % de nos équipes sont devenus actionnaires de l’entreprise.
Devenir actionnaire pose beaucoup de questions sur le sens de l’entreprise, sa trajectoire, ses objectifs à court et moyen termes, ses enjeux sociaux et écologiques… Cela leur permet d’apporter une voix, de leur donner des informations, et de se dire que tout ce qui est produit au quotidien en termes de valeur et de stratégie vient satisfaire un écosystème plus vaste que les fondateurs ou l’équipe d’encadrement.