Le fabricant industriel TCM (Treuils et Chaudronnerie Mayennais), basé à Mayenne, lance les travaux d'agrandissement de ses bureaux. Il disposera ensuite de 150 m2, qu'il partagera pour moitié avec l’équipe de la start-up MC Techs, spécialisée dans la conception de châssis spéciaux de camions. Il faut dire que Simon Ringuet, fondateur du groupe Samyn industries (11 M€ de CA, 90 salariés), dont TCM est la plus récente filiale, s’apprête à prendre 10 % du capital de la start-up.
"Aujourd’hui, MC Techs sous-traite la chaudronnerie à TCM. Plus MC Techs va croître, plus TCM va croître également". Cette PME de 16 personnes pour 2,3 millions d’euros de chiffre d’affaires, fabricant de treuils pour le secteur forestier et pour la défense (certifiée Otan), est déjà en croissance et devrait terminer l’année à plus de 2,6 millions d’euros de chiffre d'affaires. Elle récolte entre autres les fruits d’une récente diversification. En 2022, elle a ajouté la tôlerie fine à son activité et injecté 300 000 euros dans une nouvelle machine de découpe laser fibre.
Trois entreprises complémentaires
Le rachat de TCM s'inscrit dans un souci de structuration d'un groupe autour de compétences complémentaires pour répondre aux attentes des grands comptes clients. Une logique de synergie qui guide Simon Ringuet depuis qu’il s’est lancé dans l’entrepreneuriat en rachetant sa première entreprise en 2017 à 29 ans : MPM 53 (Mécanique de Précision de la Mayenne) à Chantrigné. Cette société (43 salariés, 5 M€ de CA) fournit des pièces usinées aux secteurs médical, pharmaceutique et nucléaire, principalement. Le dirigeant y a investi 3,5 millions d’euros pour rénover le bâtiment, l’agrandir (passant de 2 000 à 2 600 m2), y installer la climatisation et acheter de nouvelles machines. Une politique qui s’avère payante puisque le chiffre d’affaires a crû de plus de 30 % depuis son rachat. L'épidémie de Covid a aussi porté sa croissance : "Nous avions interdiction de fermer, pour fournir les grands comptes pharmaceutiques".
Les conséquences n'ont pas été les mêmes chez UNM (Usinage numérique de la Mayenne), la deuxième entreprise rachetée par Simon Ringuet début 2020. Agréée pour fournir les constructeurs aéronautiques que sont Safran et Thalès, cette PME de 30 personnes située à Ernée, a subi la crise sanitaire de plein fouet, passant de 4,2 millions d’euros de chiffre d’affaires à 2,2 millions d'euros. Pour retrouver son niveau d’activité en 2024, l'entreprise s’appuie notamment sur un parc matériel en partie renouvelé puisque quatre nouvelles machines ont pris place fin 2022-début 2023 (630 000 euros investis, dont 40 % subventionnés par France Relance). Elles apportent un gain de productivité et permettent un début de diversification. UNM va en effet reprendre les prestations destinées à un important client du secteur nucléaire de MPM, qui atteint ses limites de capacités, malgré un passage en 3x8 depuis 2023.
Robotisation
Pour pallier les difficultés de recrutement, MPM accueille depuis un mois le dernier investissement réalisé : un robot de chargement-déchargement de centre d’usinage (coût : 200 000 euros). Ancien tourneur fraiseur, Simon Ringuet préfère voir des ouvriers derrière ses machines, mais "nous n’avons plus le choix". Le robot pourra fonctionner les nuits et les week-ends.