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Saint-Malo : Ediis se renforce encore dans l'éditique
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Saint-Malo : Ediis se renforce encore dans l'éditique

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À Saint-Malo, à force de rachats successifs, Alain Hippert a créé un puissant acteur de l'éditique sécurisé. Avec 300 salariés, 34 M€ de CA visé en 2015 et une nouvelle plateforme africaine à Dakar, Ediis devient un incontournable de la gestion documentaire sensible.
— Photo : Le Journal des Entreprises

Après les rachats de Servichèque (Saint-Malo) et Natel (Angoulême) en 2009, et l'acquisition en 2013 de trois sociétés du groupe Oberthur (activité chèques et titres de service) et leurs usines de Blois, Courseulles-sur-Mer et Épinal, le Malouin Ediis vient de réaliser deux nouvelles opérations de croissance externe à la barre du tribunal. Fin 2014, une imprimerie du groupe Exigence à Limoges a rejoint le giron breton avec 36 salariés. Plus récemment, en janvier, c'est UIE à Evreux qui a fait de même avec 43 salariés. Chacune de ces deux entités pèse quatre millions d'euros de chiffre d'affaires.

Chéquiers et extraits de compte
Désormais, à la tête d'Ediis, l'entrepreneur Alain Hippert dispose d'un puissant groupe d'éditique, spécialiste de la gestion de documents sécurisés. « Nous maîtrisons toute la chaîne et nous sommes à la pointe dans bon nombre de prestations... » Derrière ses murs anonymes, sont imprimés des tas de chéquiers et extraits de comptes pour 70 banques dont la Banque de France (CMB, BNP, LCL dont il vient de prendre un contrat à 1,2 million d'euros...), des chèques cadeaux, des chèques déjeuners, mais aussi des quittances pour les bailleurs, des fiches de paie, des CESU, des coupons personnalisés pour les services marketing de grands groupes, etc.

« En développement »
Alain Hippert et ses associés ont fait le pari gagnant de l'éditique. En 2009, il était alors mandataire social de Servichèque et Natel quand tout a (re) commencé. Associé à Synergie Finance Arkea (42 %) et deux cadres de l'entreprise, il détient 54 % d'Ediis à lui seul. « Nous sommes dans une phase de développement », sourit ce véritable chef d'orchestre d'une stratégie minutieusement élaborée, « un plan avec relais de croissance sur l'éditique ». Avec lui, les fichiers sécurisés qu'il reçoit à longueur de temps se transforment en valeurs ajoutées grâce à ses ingénieurs, ses programmeurs... et aussi en papiers et courriers jusqu'à l'affranchissement grâce à ses imprimeurs. Ediis est l'un des plus gros partenaires de La Poste : 4,5 millions d'euros d'affranchissement par an à lui seul ! « Nous permettons à nos clients de se recentrer sur leurs métiers en assurant la gestion déléguée de leurs documents », résume Alain Hippert, multicertifié pour toutes ces opérations sensibles.

Création d'Ediiscan à Evreux, d'Ediisprint à Limoges...
L'éditique dite de gestion (support papier) représente encore 60 % de son activité. Elle emploie 90 de ses 300 salariés. Les produits de haute sécurité et la dématérialisation, deux nouveaux relais de croissance, portent le reste. C'est le rachat récent d'UIE qui lui ouvre la voie de la dématérialisation. Ce spécialiste normand de l'archivage 100 % numérique et du traitement de la chaîne de dématérialisation devient Ediiscan. « Nous occupons désormais ce créneau. Il y a un potentiel informatique important... Nous avons des objectifs ambitieux de remontée de chiffre d'affaires », confie Alain Hippert qui espère retrouver le niveau de business de 7 à 8 M€ d'UIE. Cette année, il vise quatre millions avec cette activité nouvelle, sur les 34 millions que réalisera Ediis en 2015, contre à peine plus de 10 millions en 2009.

Une plateforme pour le marketing direct à Limoges
Quatre autres millions viendront de l'imprimerie qu'il a rachetée à Limoges et qui devient Ediisprint. « Je veux faire de ce centre un pôle de développement d'impression numérique couleurs de petites et moyennes séries. » Alain Hippert va créer une plateforme connectée aux acteurs du marketing direct sur 7.000 m². « Nous pouvons monter à 10 M€ à Limoges », ambitionne-t-il. Il peut aussi désormais attaquer de nouveaux marchés comme la billetterie : places de concert, de matches...

Deux à trois millions d'euros en Afrique sous deux ans
Parallèlement, il crée sa première filiale à l'étranger, à Dakar, pour l'Afrique de l'Ouest. Il y fera des produits de haute sécurité du type papiers d'identité, passeports... Tout ce qu'il ne peut pas faire en France aujourd'hui du fait du monopole de l'Imprimerie nationale. Dès cette année, dans cette « salle blanche », travailleront une dizaine de salariés. Son objectif : atteindre deux à trois millions d'euros sur cette base africaine en deux ans.

Ediis
(Saint-Malo) Président : Alain Hippert 300 salariés CA 2014 consolidé : 25 M€ 02 99 82 85 85 www.ediis.fr

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