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Romuald Tuffery (West-Info) : « J’ai créé mon entreprise en sortant du lycée »
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Romuald Tuffery (West-Info) : « J’ai créé mon entreprise en sortant du lycée »

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Romuald Tuffery a créé sa première société spécialisée en informatique à 18 ans. L’entrepreneur vendéen a désormais 24 ans et vient de faire l’acquisition d’une seconde entreprise : un chantier naval, installé à La Rochelle, qu’il a décidé de rapatrier à La Mothe-Achard.

A 24 ans, Romuald Tuffery (à droite), est à la tête de deux sociétés. — Photo : Charles Drapeau

Comment êtes vous devenu entrepreneur à 18 ans ?

J’ai fait un bac pro électronique mais je suis tout de suite parti dans l’informatique. J’ai créé West-Info (1,2 M€ de CA en 2018) à Pouzauges en sortant du lycée. À ce moment-là, je ne voulais pas continuer mes études et je ne me voyais pas être salarié. Au départ, j’étais autoentrepreneur et je proposais de la maintenance ou des sites internet aux particuliers. Et puis, avec le bouche-à-oreille, j’ai commencé à travailler pour les professionnels. Je me suis alors associé à un infographiste, Xavier Souchet, et dès la troisième année nous sommes devenus une SAS. En un an, nous avons recruté 8 personnes. Aujourd’hui, la société a six ans, nous sommes 22 et nous enregistrons 30 % de croissance chaque année. Nos clients sont, pour beaucoup, des grands comptes et nous nous sommes spécialisés dans le prêt-à-porter haut de gamme. Cela représente 60 % de notre chiffre d’affaires.

En parallèle de cette activité, vous venez de faire l’acquisition d’un chantier naval, qu’est ce qui vous a poussé à racheter le chantier Franck Roy (550 000 € de CA, 3 salariés) ?

Je ne suis pas un passionné de voile mais en arrivant aux Sables, j’ai commencé à m’y intéresser. Ça fait un an que je travaille avec Benjamin Dutreux sur son projet Vendée Globe. On a équipé en informatique son bateau Imoca et tous les bateaux de sa société Eole Performance. J’ai rencontré Franck Roy, l’ancien dirigeant du chantier naval, à peu près à la même période, au salon Nautic de Paris. On a discuté de son souhait de vendre son chantier. Il m’a dit que s’il ne trouvait pas de repreneur, il le liquiderait. Les seules propositions qu’il avait venaient de concurrents qui n’auraient pas fait perdurer la marque. Je trouvais vraiment dommage de laisser cette société disparaître, j’ai été totalement séduit par les bateaux et j’y ai vu un potentiel de développement à ma portée.

Quels projets avez-vous pour ce chantier ?

Les voiliers Franck Roy sont des voiliers d’antan remis au goût du jour. Jusque-là, ils étaient construits à La Rochelle. Nous avons voulu déménager la société à La Mothe-Achard pour la rapprocher de West-Info, qui dispose de bureaux à La Boissière-des-Landes. L’objectif est désormais de moderniser l’outil de production en numérisant toutes les données de la société. Nous souhaitons également nous internationaliser. 90 % de la clientèle du chantier était jusqu’ici française, nous avons quelques bateaux en Asie et nous ne sommes quasiment pas présents en Amérique alors que nous pensons avoir un potentiel important. Dans les mois à venir, nous allons nous concentrer sur l’Europe, en étant présents sur des salons européens. Notre limite reste la capacité de production. L’idée n’est pas de devenir une usine réalisant 50 bateaux par an. On veut garder l’esprit artisanal du chantier qui emploie aujourd’hui 7 salariés. Nous aimerions également créer des synergies avec West Info, même si les bateaux Franck Roy ne seront jamais truffés d’électronique. Nous cherchons à lancer des innovations pour créer des ponts entre les deux activités. Le nautisme a quand même un peu de retard dans le numérique.

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