Rhône . Clauger se dote d'une nouvelle filiale aux États-Unis
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Rhône
. Clauger se dote d'une nouvelle filiale aux États-Unis

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Spécialisé dans le conditionnement d'air de process et le froid industriel, le groupe de Brignais - qui a doublé son effectif et son CA en 6 ans - vient de faire son entrée sur le marché US en rachetant 100 % de Dualtemps companies à Chicago.
— Photo : Le Journal des Entreprises

Mi-avril. Journée de chantier sur le site historique de Clauger, à Brignais (69) : une petite armée de marteaux-piqueurs et de pelleteuses s'active pour achever les nouveaux locaux de l'entreprise. En tout, plus de 1.800 m² accolés aux bâtiments actuels qui permettront de regrouper fin mai l'ensemble de ses effectifs - ainsi que ceux d'Aquair, la holding familiale qui coiffe Clauger - soit plus de 850 personnes... Un investissement global de 3,5 M€. « C'est un effort important et néanmoins essentiel », appuie le DG, Frédéric Minssieux, fils de Paul Minssieux, le fondateur de Clauger en 1971. Effort qui accompagne la solide dynamique de cette ETI, spécialiste du conditionnement d'air de process et du froid industriel, qui a connu une année 2014, « exceptionnelle », dixit son DG, avec plus de 25 % de croissance. Un CA dopé en effet par une conjoncture réglementaire favorable avec le remplacement obligatoire du fluide R22 dans toutes les installations industrielles des clients du groupe.

5e filiale à l'étranger
Mais c'est aussi (et avant tout) loin de ses bases rhodaniennes que la "poussée" de Clauger est la plus forte. Le Français s'est en effet placé, au premier trimestre, sur le marché américain en intégrant à ses équipes 100 % de Dualtemps companies (CA 2014 : 30 M$; 80 salariés) ; une PME familiale spécialisée dans l'installation et les services, basée à Chicago. Il s'agit de la cinquième filiale à l'étranger pour Clauger, après une première au Mexique, en 1994, puis en Italie, en Espagne et au Maroc. « Plus que jamais, notre axe de développement stratégique passe par l'international », soutient le même Frédéric Minssieux. Le tout en imbriquant le savoir-faire en ingénierie des équipes de Brignais aux forces commerciales et techniques de celles en place. « Nous avons créé ex-nihilo nos deux premières filiales au Mexique et en Italie et avons mis plus de 10 ans à rebondir et à nous acclimater aux marchés locaux. Désormais, nous privilégions le rachat de structures existantes ». Pour cibler Dualtemps companies, Clauger a alors envoyé deux ingénieurs "maison" pour, reconnait le dirigeant, « cerner le marché ». L'homme a ensuite missionné la société Pramex, spécialisée dans l'internationalisation des entreprises, qui lui a soumis 30 cibles potentielles avant de "shortlister" 5 d'entre-elles. « Puis les choses sont allées très vite. Nous avons signé une lettre d'intention avec Dualtemps companies en décembre et 3 mois plus tard, nous la rachetions. Dans le deal, il a par ailleurs été convenu que son ancien dirigeant nous accompagne comme salarié pendant 3 ans ».

Logique de " hub "
Clauger affiche aujourd'hui l'ambition d'un développement vertueux en consolidant ce type de participations à l'étranger qui pèsent pour plus d'un tiers de son CA global et en explorant de nouveaux horizons comme la Chine. « Marché que nous cernons et traitons pour le moment depuis la France ». À terme, la direction souhaiterait décentraliser « les process de décisions » poursuit Frédéric Minssieux, en rendant autonome chaque filiale par le renforcement local des compétences d'ingénierie. « Dans 5 ou 10 ans, nous serons capables ainsi de raisonner par une logique de " hub " ou de zones : Amériques, Europe du Sud, etc. », espère le DG. Une mue annoncée pour cette ETI rhônalpine, qui dispose d'un réseau d'agences sur tout l'Hexagone et qui entend s'imposer demain comme une multinationale à taille humaine, fidèle à son ADN « d'entreprise familiale », insiste son dirigeant. Parallèlement, Clauger cherche à diversifier ses activités vers des segments comme la chimie, la cosmétique, la pharmacie alors que le secteur agroalimentaire, sur lequel l'entreprise s'est positionnée dès ses origines, représente encore 85 % de son CA. « Il faut nous diversifier. Mon besoin, à l'étranger comme en France, c'est la croissance », martèle le fils du fondateur, qui prétend doubler tous les 6 ans les effectifs et le chiffre d'affaires du groupe (son CA était ainsi de 65 M€ en 2008). Mais une croissance trop rapide, prévient-il, peut aussi fragiliser la structure et ses process opérationnels. « Nous avons eu en effet une année 2014 très dense, avec plus de 7 mois de commandes d'avance contre 4 à 6 habituellement. Nos équipes ont beaucoup donné ».

Clauger


[BRIGNAIS]DG : Frédéric Minssieux 739 salariés (holding Aquair : 850) CA 2014 : 124 M€ (140 M€ pour Aquair) www.clauger.fr

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