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Rennes School of Business : « Reconnecter l’école avec les entreprises locales »
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Thomas Froehlicher directeur général de Rennes School of Business Rennes School of Business : « Reconnecter l’école avec les entreprises locales »

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Thomas Froehlicher, 51 ans, Alsacien d’origine, passé par Kedge Business School et HEC Liège, est le nouveau directeur général de Rennes School of Business depuis le 1er janvier. Son ambition : installer l’école de commerce de Rennes (4 500 étudiants, 35 M€ de budget) dans le top des business schools internationales. Et faire de l’ex-ESC Rennes un acteur prépondérant de l’écosystème économique, en la connectant davantage avec les entreprises d’Ille-et-Vilaine.

Thomas Froehlicher, docteur en sciences de gestion, dirige des écoles de commerce depuis 16 ans — Photo : Baptiste Coupin - Le Journal des Entreprises

Quel est votre parcours et comment êtes-vous arrivé à Rennes School of Business ?

Thomas Froehlicher : J’arrive à Rennes suite à un processus de recrutement assez long et rigoureux, avec l’ambition de poursuivre le travail de mes prédécesseurs. Je souhaite élever l’école au rang des meilleures écoles de business internationales. C’était une vraie envie de rejoindre cette école tournée vers l’international et réputée sélective. Cela fait 16 ans que je dirige des écoles de commerce. J’ai notamment participé au projet d’impulsion de Kedge Business School (12 500 étudiants, 103 M€ de budget), née de la fusion de deux écoles de commerce à Bordeaux et Marseille.

Comment se situe Rennes dans la compétition des business schools internationales. Et comment comptez-vous vous y prendre pour améliorer son rang ?

T. F : L’école est relativement jeune. Elle n’a pas 30 ans. Les élèves qui ont intégré les premières promos n’ont que 46-47 ans aujourd’hui. Mais nous sommes déjà bien positionnés. Nous faisons partie du cercle restreint des business schools qui bénéficient d’une triple accréditation internationale (EQUIS, AACSB et AMBA). C’est un vrai gage de qualité. D’après le classement du Financial Times (NDLR : qui fait autorité dans son domaine), nous figurons à la 9e place des business schools européennes. Notre Master en finances est classé 32e à l’international. Nous avons une réputation et une visibilité qui sont fortes. L’objectif est de continuer à franchir des étapes.

Vous l’avez mentionné, la dimension internationale est un ciment fort de l’école. Comment cela se traduit ?

T. F : Nous avons une mixité culturelle très importante. Plus de 90 % de nos professeurs sont de nationalité étrangère ; qui viennent d’Angleterre, d’Australie, des Etats-Unis. Ou encore de Syrie ou d’Iran. Pour ce qui est des étudiants, on compte soixante-dix nationalités différentes. C’est une vraie richesse. Rennes est bien perçue des parents d’élèves et étudiants étrangers. Pour sa connexion facile à Paris mais aussi pour sa réputation de ville estudiantine « où il fait bon vivre ». Si nous ne pouvons pas empêcher nos étudiants de faire carrière à l’international après leurs études, nous voulons leur donner envie de rester en France, et d’y travailler. Et c’est là que la connexion avec les entreprises en capacité d’accueillir nos talents est importante !

« La formation continue auprès des entreprises est un axe prioritaire. C’est quelque chose qui doit devenir important dans notre développement à l’avenir. »

Rennes School of Business travaille déjà aux côtés des entreprises locales, notamment sur le volet formation…

T. F : Nous avons en effet un bâtiment entièrement dédié à la formation des entreprises. On forme des cadres et des dirigeants. Pour une business school comme Rennes School of Business, c’est un axe prioritaire. C’est quelque chose qui doit devenir important dans notre développement à l’avenir et c’est un vrai vecteur de croissance. L’école doit être capable de dépasser un budget de 50 M€ dans les trois à cinq ans. Il ne s’agit pas seulement de former des jeunes talents. Il faut aussi s’occuper de gens qui ont de l’expérience professionnelle, dont on développe les compétences. D’où l’importance d’un Executive MBA et de programmes plus courts de formations dans les entreprises.

Quel rôle Rennes School Business entend jouer dans le futur auprès des entreprises du territoire ?

T. F : Nous souhaitons résolument reconnecter l’école avec les entreprises d’Ille-et-Vilaine. Au-delà de la partie formation, nos professeurs peuvent apporter leur expertise sur des sujets très concernant pour le territoire. On a pris récemment des contacts sur le digital pour accompagner les ETI et PME dans leur transformation numérique. Nous sommes également experts sur des sujets comme l’agro-finance ou la supply-chain (NDLR : gestion de la chaîne logistique). Il y a une porosité économique complète entre l’école et son milieu économique qui doit exister.

Rennes School of Business, située dans le nord de Rennes, compte un vaste campus de 27 000 m². Qui continue de s'étendre année après année. Le développement sur site va-t-il se poursuivre ?

T. F : L’école a connu une vraie croissance ces dernières années. Nous avons quatre bâtiments et une résidence universitaire qui sera prochainement inaugurée (NDLR : au printemps). C’est rare d’avoir une business school qui peut avoir un campus en centre-ville. C’est un vrai « plus ». On a envie de continuer à se développer. Cela est bien sûr conditionné au nombre de nouveaux élèves que nous pourrons attirer. La transformation de nos bâtiments que nous repensons dans un modèle de « Fab Lab » ou de coworking est aussi stratégique. On se réorganise de plus en plus en hub d’éducation.

Propos recueillis par Baptiste Coupin

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