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Remade placé en redressement judiciaire
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Remade placé en redressement judiciaire

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L’entreprise Remade (Poilley), spécialisée dans la reconstruction des smartphones, a été placée en redressement judiciaire par le tribunal de commerce de Rouen, jeudi 26 septembre. Plus de deux cents salariés ont défilé dans les rues d’Avranches pour défendre leur entreprise.

— Photo : I.E

L’annonce avait fait l’effet d’un séisme à la fin de l’été sur le territoire normand. Le groupe Remade, considéré comme l’un des fleurons industriels du Sud-Manche, risquait vraisemblablement de ne pas pouvoir payer les salaires de septembre de ses quelque 1 000 collaborateurs (dont 435 sur le site historique de Poilley dans la Manche) en raison de « graves difficultés financières ».

Jeudi 26 septembre, alors que plus de 200 salariés défilaient dans les rues d’Avranches pour défendre leur entreprise spécialisée dans le reconditionnement de smartphones, la direction annonçait avoir demandé le placement du groupe en redressement judiciaire. Objectif de la manœuvre : déclencher le régime de garantie des salaires et se donner un peu « d’oxygène » pour faire face à des pertes financières estimées à plus de 130 millions d’euros. Le redressement judiciaire a finalement été prononcé par le tribunal de commerce de Rouen, jeudi après-midi.

Marasme financier et nouveau président

Depuis sa création en 2013, le groupe Remade présentait une croissance fulgurante et embauchait à tour de bras : l’entreprise était passée de 150 à près de 1 000 salariés et affichait, en 2017, plus de 130 M€ de chiffre d’affaires.

Mais un an après une levée de fonds exceptionnelle de 125 millions d’euros en 2018, et un autre apport en capital de près de 50 millions d’euros en 2019 par les partenaires financiers de l’entreprise (une somme qui n’aurait pas été entièrement versée), Remade manque de trésorerie pour faire face à ses charges. Elle nomme, au cours de l’été, un nouveau président : Renaud Le Youdec, spécialisé dans le management de transition et le conseil d’entreprises en difficulté, avec pour mission de redresser le navire. L’homme a dernièrement piloté le groupe de logistique nantais Altéad, cédé dans le cadre d’un redressement judiciaire. L’an passé, il a aussi été le dernier dirigeant des abattoirs normands AIM, qui ont été liquidés

Autre conséquence de ce marasme financier : le contrat d’achat signé le 1er août 2019 entre la communauté d’agglomération Mont-Saint-Michel-Normandie et la société Ecoparc, gérée par Matthieu Millet, ancien dirigeant de Remade, a dû être annulé faute de trésorerie : le projet devait permettre à Remade de regrouper l’activité sur un seul site de 35 hectares, basé à Tirepied.

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