Lorsque Jean-Brice Gevin a repris les rênes de Rem Ressorts à ses deux fondateurs en 2016, l’entreprise d’Écouflant avait conservé son fonctionnement d’origine, avec un réel savoir-faire et des machines opérationnelles, mais des process à moderniser. "Il n’y avait pas d’informatique, témoigne le dirigeant. Dans un premier temps, nous avons informatisé mais très peu touché les choses dans le fonctionnement de l’entreprise les trois premières années. L’équipe a tout de même été beaucoup rajeunie, la pyramide des âges étant très élevée. Puis, nous avons ensuite massivement investi dans la technologie et dans les ressources humaines." Un ERP a été mis en place, l’équipe est passée de 8 à 14 personnes, et une première machine arrivée en 2019 a bouleversé les flux de production. Aujourd’hui, l’entreprise, qui fabrique majoritairement des ressorts pour l’industrie, enrichit encore son parc de deux machines. La première a été livrée en ce début d’année et la seconde arrivera en septembre prochain. "L’investissement s’élève à 1 million d’euros soutenu par France Relance à hauteur de 40 %, indique Jean-Brice Gevin, pour deux façonneuses dont les diamètres de fils se complètent et qui vont nous permettre de faire des pièces plus complexes et de fabriquer de plus grandes séries. Nous les avions envisagés pour dans 5 ou 7 ans et ce soutien a été une vraie aubaine. "
Une croissance de 30 %
Rem Ressorts travaille historiquement pour une clientèle du grand ouest, pour des fabricants de machines, le machinisme agricole, l’aéronautique ou encore la fabrication de consommables pour le secteur du bâtiment. "Nous avons une base de 2000 clients, précise le dirigeant, dont 600 actifs par an, avec 500 ordres de fabrication par mois." Rem Ressorts réalisera cette année, avec un exercice clos au 31 mars, 1,6 million d’euros de chiffre d’affaires, soit une croissance de 30 % après une baisse de 7 % en 2020. Pour cela, l’entreprise s’est réorganisée, mettant en place un plan de formation. "Nous avions atteint un plafond et il nous fallait des apports de compétences. Nous avons aussi fait un diagnostic de performance. Grâce à cela, nous avons gagné 20 à 30 % d’activité en deux mois. Nous avons massivement investi, les coûts de restructuration nous coûtent cher mais nous sommes sur une pente ascendante. L’objectif est désormais d’aller chercher une taille critique." Et de doubler le chiffre d’affaires au maximum d’ici cinq ans, idéalement même sous trois ans, pour atteindre 2,5 à 3,5 millions d’euros. Grâce à l’accroissement de sa capacité de production mais aussi en allant chercher de nouveau clients et en confortant son portefeuille actuel. En recrutant également, avec actuellement 4 embauches en cours, pour se renforcer et anticiper deux départs en retraite. Jean-Brice Gevin, qui a adopté dans son entreprise un fonctionnement de plus en plus libéré, veut aussi franchir une nouvelle étape et réfléchit au partage des bénéfices de manière équitable. Un projet qu’il souhaite mettre en œuvre dans les 18 mois à venir.
