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Proplast voit la croissance externe en grand et se lance sur un nouveau marché
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Proplast voit la croissance externe en grand et se lance sur un nouveau marché

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Le groupe nordiste Proplast, spécialisé dans les récipients en plastique jetable, s'est lancé dans une série d'acquisition pour gagner du terrain sur le marché du réemployable. Un tournant majeur pour le groupe.

— Photo : Proplast

Jusqu'à présent spécialisé dans la fabrication d'emballages alimentaires, le douaisien Proplast (175 M€ de CA en 2018, 800 salariés) est en train de faire une percée sur le marché encore émergent des gobelets réutilisables, pour les bars ou l'évènementiel. Après le rachat, en juillet 2017, du stéphanois GreenCup (3 M€ de chiffre d'affaires), déjà sur ce créneau, Proplast a réalisé début janvier une belle opération en faisant rentrer dans son giron EcoCup. L'entreprise, précurseur et leader sur ce marché du gobelet écologique, basée dans les Pyrénées-Orientales, réalise 13 M€ de chiffre d'affaires, et emploie 50 personnes. Proplast a fait l'acquisition de 51 % des parts du capital d'EcoCup, pour un montant qui n'est pas communiqué.

2017, l'entrée sur un marché « extrêmement dynamique »

« Ecocup a une expérience historique et un vrai savoir-faire sur ce marché. Avec cette acquisition, nous devenons le seul groupe européen à avoir la maîtrise totale de toute la chaîne autour de leurs gobelets réutilisables, de la production au lavage en passant par la récupération », souligne Philippe Berthe, le dirigeant de Proplast, groupe à l'actionnariat majoritairement familial. « L'acquisition de GreenCup et surtout d'EcoCup, c'est une sacrée étape pour le groupe, qui se lance sur un marché extrêmement dynamique, avec une très forte croissance à l'avenir. On est persuadé que l'entreprise a un vrai rôle à jouer pour changer les mentalités autour des gobelets jetables, on y croit beaucoup, et c'est pour ça qu'on est prêt à investir massivement sur le sujet. »

Le site Nutripack de Saint-Martin-du-Frêne (01), racheté en 2016 par le groupe, et qui avait alors déjà été l'objet d'un investissement de 5 M€, s'est vu injecter environ 2,5 M€ en 2017, pour augmenter sa capacité de production, et accueillir la production des gobelets réutilisables. « Chaque année, nous réinvestissons 6 à 7 % de notre chiffre, pour maintenir nos équipements à jour ou pour réaliser des acquisitions. Notre rentabilité globale, nous permet de faire cet effort, même s’il faut noter qu’il y a de grosses disparités d’une activité à l’autre au sein du groupe », note Philippe Berthe.

D’autres opérations en 2017

Outre ces deux opérations signant son entrée sur un nouveau marché, 2017 a aussi vu Proplast multiplier les opérations de croissance externe dans son cœur de métier. Début 2017, le groupe a ainsi intégré deux fonds de commerce, réalisant autour de 2,5 M€ de chiffre d'affaires, dans le domaine de l'emballage alimentaire. « Ce sont des occasions pour nous d'acquérir de l'outillage et des bases clients, tout en faisant disparaître des concurrents, et en élargissant notre gamme à de nouveaux produits », commente Philippe Berthe. En avril, c'est en Belgique que Proplast a acquis Ecomi, un fabricant d'outillage, et notamment de moules, pour l'injection plastique.

Une implantation en Allemagne

Surtout, en octobre, le groupe a réalisé la plus grosse opération de croissance externe de son histoire en rachetant le bavarois ES Plastic, qui réalise 37 M€ de CA et emploie 220 personnes. « ES Plastic, c'est le spécialiste européen du thermoformage, quand nous pratiquons surtout l'injection. C'est une nouvelle corde à notre arc, et une première pour nous, qui n'étions pas présents en Allemagne. Ça va nous permettre de nous renforcer sur les marchés allemand et d'Europe du Nord, et d'attaquer l'Europe de l'Est, un marché à fort potentiel », détaille Philippe Berthe. « La barquette en plastique, ce sont des marchés très nationaux. Les produits sont peu coûteux, il faut donc les produire à proximité du pays de vente. Dans cette perspective, ça nous paraît une bonne stratégie de racheter des groupes déjà bien implantés, plutôt que de perdre du temps à essayer de grapiller des parts de marché. »

2018, l'année de la consolidation

Après l'expansion en 2017, 2018 sera l'année de la consolidation. « Nous avons décidé de faire une pause et de ne plus ouvrir aucun dossier d'acquisition cette année, même si nous avons déjà eu des propositions difficiles à refuser », sourit Philippe Berthe. « Nous sommes passés de 420 à 800 personnes, et de 100 M€ à 175 M€ de chiffre d'affaires en peu de temps, en intégrant des activités différentes, des structures de tailles et de cultures différentes... Il va déjà falloir consolider tout ça, et écrire nos nouvelles feuilles de route. On verra comment ça se passe en 2019 selon les projets, mais réaliser des acquisitions a toujours été dans l'ADN de l'entreprise. »

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